je decouvre ce live hallucinant que je ne connaissais point
Pas si molle que ca la machine
SOFT MACHINE – Noisette (Cuneiform / Orkhêstra)
Lentement mais sûrement, les zones d’ombre de l’histoire de la cultissime Machine Molle s’estompent à chaque parution d’archives live, et l’on voit à quel point les albums studio tant célébrés et mythifiés sont finalement de faux-semblants. Quiconque voudrait se faire une idée du choc émotionnel et esthétique qu’a procuré cette entité délurée que fut le SOFT MACHINE de la période WYATT aurait tout intérêt à se pencher sur la liste déjà bien fournie des albums live. Les labels de la BBC ont ainsi beaucoup œuvré à la redécouverte du répertoire du groupe en concert, de même que le label américain Cuneiform, dont cette Noisette constitue le troisième volume d’archives, tout aussi inédit que le furent Spaced et Virtually.
Nous retrouvons ici SOFT MACHINE à l’aube de l’année 1970, lors du premier concert donné par une formation atypique puisqu’en quintet, avec deux souffleurs fraîchement débarqués, Elton DEAN et Lyn DOBSON (excusez du peu !). Formation atypique, mais aussi accidentelle, conséquence du départ de deux autres cuivres, Nick EVANS et Mark CHARIG, issus du KEITH TIPPETT GROUP. (C’était en effet une Machine Molle en septet qui s’était produite sur les scènes françaises, à la fin de l’année 1969, mais cela est une autre histoire qui fera sûrement l’objet d’une autre parution d’archives live, n’en doutons pas !) J’en vois qui se réveillent ! " Mais on la connaît, cette formation en quintet ! " Pour sûr, c’est elle qui a légué à la postérité la version live (ou plutôt le montage de deux versions live) de Facelift sur l’album Third, œuvre pieuse s’il en est. Eh bien, Noisette contient le " reste " du concert d’où provient une bonne partie de la version de Facelift en question ! Vous suivez ?
Au-delà de l’intérêt purement historique, ce concert permet en outre de se familiariser avec un répertoire non représenté sur les albums classiques. En effet, mis à part Hibou, Anemone & Bear, Esther’s Nose Job, We Did it Again, Moon in June (où l’on voit que ce monument wyattien était d’abord un thème instrumental de transition), et éventuellement Noisette et Backwards, intégrés peu après au fameux Slightly All the Time, des thèmes comme Eamonn Andrews et Mousetrap ne sont apparus que dans les BBC sessions publiées à l’origine sur le coffret vinyl Triple Echo et rééditées depuis en CD, et le 12/8 Theme de Hugh HOPPER apparaît pour la première fois. Dommage tout de même qu’on n’ait pas remis la version de Facelift, cela aurait sans doute permis de les réécouter dans de meilleures conditions sonores, le travail de nettoyage de bandes ayant été plus scrupuleux que pour Third.
S.F.
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