Je rajeunis quand j'écoute
M.I.A - Arular
Les mêmes sensations que quand je découvrais le hip hop chatoyant des 90's
bonne chronique de dMute
M.I.A. est une véritable tornade. Non contente d’imposer sa patte dans les vernissages et de travailler dans les studios d’Asia Argento, elle trouve encore le temps de découvrir le séquenceur Roland MC-505 avec Galang, maxi dévastateur sorti fin 2003. Depuis, la belle n’a pas perdu son temps, et sort ce printemps son premier album fortement orienté baile-funk, ou mix de miami-bass, de hiphop, de mélodie samba et de R’n’B. Sur la partition, comprenez basses lourdes, rythmiques syncopées façon Timbaland, percussions orientales et cuts de la main gauche, le tout dans une continuité sonique inédite, voire même inespérée.
Vu que la comparaison reste le grand frisson du chroniqueur, on pense tout de suite à Missy Eliott dans un camion poussiéreux, transcendant The Clash sous le soleil ghetto-pop de Kingston («London calling speak the slang now!»), tout en composant sur son téléphone portable des slogans post-révolutionnaires. L’analogie reste douteuse, mais le résultat n’en est pas moins imparable, dans les enceintes comme sur le papier, où M.I.A. écrit de la même manière qu’elle peint : à la bombe. En ce sens, Arular dépasse le métissage pour mieux cultiver le paradoxe, joue avec ses origines pakistanaises et londoniennes en abolissant la frontière entre revendication politique et instantanéité consumériste, bref, cet album possède l’insolence sucrée des années 2000, sans avoir peur de l’étaler sur le dance-floor.
Alors forcément, tout le monde se remue sans hésiter une seconde dès les premières notes de Pull Up The People, pousse le volume au milieu de Sunshowers et oublie le léger passage à vide de la mi-parcours avec le final éblouissant, entre les chants fédérateurs de Hombre et la basse gourmande de Galang. La vie est belle, l’été arrive et dans ces instants de saine naïveté, évitez la faute de goût : brûlez vos disques Asian Dub Foundation et ruez-vous sur Arular.
Chroniqué par Miv
le 21/06/2005