http://fr.news.yahoo.com/4/20090206/tts-france-nucleaire-penly-ca02f96.html A Penly, l'EPR ne fait pas peur
Vendredi 6 février, 15h33
Reuters Marc Parrad
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Habitants et élus des localités voisines du futur réacteur nucléaire français de nouvelle génération de Penly balancent entre indifférence et satisfaction à l'idée d'accueillir l'EPR sous leurs fenêtres. Lire la suite l'article
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Alors que Nicolas petit lapin qui pisse derrière la tente défendait ce vendredi sa politique nucléaire à l'occasion d'une visite sur le chantier de la première centrale EPR française, à Flamanville, une semaine après avoir décidé la construction de celle de Penly en 2012, cette spécificité française est patente.
Dans cette localité de Seine-Maritime, où fonctionnent déjà deux centrales à proximité immédiate (Penly et Paluel), l'EPR (European Pressurized Reactor) qui doit être construit par Areva et GDF Suez ne fait pas peur.
Tous bords confondus, hormis les Verts, les élus se sont félicités de ce que Sébastien Jumel, le maire communiste de Dieppe, ville située à 15 km de Penly et à une trentaine de Paluel, considère l'annonce comme "une bonne nouvelle".
Les élus des villages avoisinants, comme Martigny, se veulent avant tout pragmatiques.
"Pour le développement de la région, c'est forcément une bonne nouvelle en termes d'emplois et de renouveau économique", déclare ainsi Bruno Bienaimé, maire de Martigny, un village de 500 âmes. "Les habitants sont globalement satisfaits".
A Penly même, où abondent constructions récentes et mobiliers urbains de qualité, le maire Jean-Pierre Cacheux ne cache pas l'envie qu'il suscite chez ses collègues d'autres territoires avec son budget de 700.000 euros pour 330 habitants.
Surtout quand on y ajoute la manne redistribuée par la communauté de communes, regroupant 18 communes situées à proximité de la centrale qui verse une taxe professionnelle de l'ordre de cinq millions d'euros par an, selon l'élu.
"Ce n'est pas l'aspect financier qui m'intéresse, mais l'aspect économique dans une zone où il y a beaucoup de chômage", nuance-t-il. Selon lui, le chantier devrait mobiliser au moins 4.000 salariés pendant cinq ans et 300 ensuite pour la maintenance, sans compter le personnel EDF.
CONTRE LES ÉOLIENNES
Les habitants ne sont pas plus réticents, espérant que l'EPR redonnera un peu d'oxygène à une économie sinistrée.
"Pour nous, ça ne peut faire que du bien, il y a assez de pénurie en ce moment. Ça va amener un peu de monde", souligne le seul commerçant du village, le mécano Joël Gribouval.
"Ah oui, si ça peut nous donner du travail, car je viens de tomber au chômage", renchérit le maçon Philippe Burel.
Les coups de griffe sont plutôt réservés à la quinzaine d'éoliennes qui serpentent entre les pylônes des lignes à très haute tension, comme celles de Derchigny-Graincourt.
"Elles coûtent beaucoup plus cher et il en faudrait combien pour remplacer la centrale ?", demande la patronne du bistrot.
Les écologistes semblent bien isolés dans la région.
"Cette relance du nucléaire, décidée sans concertation, sans transparence, sans évaluation des besoins énergétiques, constitue un passage en force inacceptable et digne des années 1970 et non de la France de l'après-Grenelle", dit Yannick Rousselet, chargé du dossier à Greenpeace.
Ce rapport de forces se retrouve à l'échelon national.
Dans le dernier baromètre d'opinion publié par le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo en juin 2007, on apprenait que 51% des Français étaient favorables au nucléaire, contre 39% qui y voient "plutôt des inconvénients", dont les déchets.
Selon une source du ministère, le gouvernement aurait refusé la publication du baromètre de janvier 2008 car les résultats étaient trop orientés sur l'énergie nucléaire et pas assez sur les énergies renouvelables.
Le nouveau baromètre, qui devrait être publié la semaine prochaine, donnerait des chiffres globalement stables.
Sur le site de Penly fonctionnent déjà deux réacteurs de 1.300 Mégawatts chacun. Le nouveau réacteur EPR d'une puissance de 1.600 MGW sera, d'après Areva, le cinquième mis en chantier dans le monde, avec ceux de Finlande et de Chine.
Le nucléaire représente 80% de la consommation d'électricité en France grâce à 58 réacteurs disséminés sur le territoire.
Avec Muriel Boselli, édité par Yves Clarisse
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