Auteur Sujet: la nuit noire  (Lu 90757 fois)

SomeFarce

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la nuit noire « Réponse #30 le: mai 13, 2008, 14:13:08 pm »
j'aurez dit black metal moi
Numéro un discutable de la musique electronique contemporaine.

konsstrukt

  • Vicomte des Abysses
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la nuit noire « Réponse #31 le: mai 13, 2008, 14:47:29 pm »
si je puis me permettre : doom-jazz, si ça existe. ça devrait.

cindy cenobyte

  • Velextrut sarcoma
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la nuit noire « Réponse #32 le: mai 13, 2008, 15:02:30 pm »
je ne pense pas que la presse les ai rangé dans ce tiroir mais ...  smiley9

http://www.xsilence.net/disque-1446.htm
http://www.youtube.com/watch?v=OzvLZvc-haI
http://protopronx.free.fr
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Solarass

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la nuit noire « Réponse #33 le: mai 19, 2008, 11:14:06 am »
Tout çà (gravure et texte) me fais penser à Rouault.

http://www.thirdmill.org/worship/rouault-l/image38.htm

konsstrukt

  • Vicomte des Abysses
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la nuit noire « Réponse #34 le: mai 19, 2008, 11:54:06 am »
(merci de la référence, je ne connaissais pas)

***


(gravure : jean-marc renault - jmr02.blogspot.com)

***

31 : 03

Elle est morte en plantant ses dents à la base de mon gland. J’ai été traversé d’une douleur fulgurante, et une importante quantité de sang s’est mise à couler. La douleur était inédite. J’ai cru qu’elle m’avait émasculé. Je me suis détaché, et j’ai pris quelques minutes à éponger la plaie et à me ressaisir. La blessure, spectaculaire, n’était pas très profonde, mais continuait à s’épancher.
Je me suis masturbé devant sa tête. Chaque va et vient me donnait la nausée. Ma main dégoulinait de sang. Je le projetais en gouttelettes, sur le corps de ma mère, sur le lit, sur moi. J’avais des bouffées de chaleurs et des absences. A chaque contact de ma main sur la plaie, un voile noircissait ma vision et je ne sentais plus rien, et puis un coup sourd, mon cœur, et puis tout revenait. J’éprouvais ça à chaque seconde, ma respiration calée là-dessus. Ma bouche était sèche. Je ne voyais plus rien, que les gouttes de sang qui s’accumulaient sur le lit et composaient un tableau abstrait et renouvelé. J’ai senti monter l’orgasme. J’ai crié, j’ai eu peur de m’arracher la bite. J’ai éjaculé sur le visage de ma mère un mélange de sperme et de sang. Je me suis évanoui.
Quand je suis revenu à moi, j’allais mieux. Le sang avait formé une croûte à l’endroit que ses dents avaient transpercé.
J’ai transporté son cadavre au sanctuaire, ce qui m’a pris des heures. Je progressais très lentement le long de la route. Le froid de la nuit glaçait la sueur qui me recouvrait. Je faisais de nombreuses pauses. Je n’en pouvais plus. Je suis arrivé à l’aube, épuisé. Mes vêtements étaient trempés de sueur. Ma coupure au sexe saignait à nouveau. Le tissu du caleçon collait à la plaie. Je me sentais très anémié. Je me suis reposé un moment, devant le sanctuaire. Mon attention se portait sur les premiers oiseaux, les arbres. Les voitures passaient sur la route, audibles, hors de vue. Je flottais.

32 : 02

Dans le sanctuaire, j’ai déshabillé ma mère, j’ai enterré ses vêtements, je l’ai découpée, j’ai mangé son cœur et ses mains.
Ca a duré longtemps, de la découper. Presque trois heures. Je n’avais plus de force. Je m’interrompais souvent. Je me suis entaillé plusieurs fois. Ma sueur coulait à grosses gouttes. J’avais le ventre vide. Je gerbais de la bile. J’ai découpé sa tête, et puis ses mains. Ensuite, j’ai découpé sa poitrine pour en extraire le cœur, et puis j’ai détaché du tronc les jambes et les bras. J’ai mangé le cœur, cru. J’ai réussi à ne pas vomir. J’ai cuit les mains et je les ai mangées. J’ai incinéré le reste du corps. Ca a brûlé toute la journée. Je me suis gorgé des vapeurs graisseuses. La suie se collait contre ma peau, m’imbibait. Je me suis laissé aller aux visions. J’étais ailleurs. Les démons avaient enfilé la peau de ma mère au bout de leurs sexes de feu. Ils m’enculaient. Les démons avaient planté les ongles et les dents de ma mère au bout de leurs sexes, et me baisaient par le nombril, et leur sperme bouillonnant me remplissait le corps tout entier, me coulait par le cul, par la bouche, par le nez, par les yeux. Ils me fist-fuckaient avec les bras de ma mère, enfoncés jusqu’à l’épaule, dans mon cul, dans mon colon, ma prostate éclatée et qui en demandait encore, encore plus. Des gens hurlaient autour de moi, violés par toutes les bêtes que j’avais chassées, violés par le cul, la chatte, la bouche, le nombril, les bras et les jambes arrachés, violés par les plaies. Head-fucké avec la tête de ma mère, ses yeux éclatés qui giclaient dans mon cul dilaté et explosé, le démon qui plantait sa bite d’acier chauffé au rouge là-dedans, son sperme de chaux vive qui traversait le crâne de ma mère, qui traversait mon cul, mon intestin, mon corps, qui léchait mon cerveau en fusion, et me tuais meurs de plaisir.

33 : 01

Je suis rentré et j’ai dormi, je ne sais pas, au moins dix-huit heures. Des rêves terribles, je n’en ai gardé que des bribes. La suite des visions, en plus chaotique. Au réveil, j’ai dévoré tout ce que contenait le réfrigérateur. J’ai passé deux jours à me reposer dans la maison. Il n’était plus question de retourner au sanctuaire. J’y avais mené la dernière cérémonie, celle pour laquelle il avait été édifié. Y retourner, maintenant, n’aurait plus de sens. J’avais construit ma tête, j’y avais fait entrer le monde, j’avais détruit le monde, j’étais sorti de ma tête. Maintenant, tout était consommé. Tout était parfait. L’équilibre dominait toute chose, en moi et hors de moi. La vie, pour moi, pouvait commencer. J’étais né, le trois mars à trois heures du matin. J’étais né en mille neuf cent quatre-vingt-neuf. Un plus neuf plus huit plus neuf. Vingt-sept. Trois au cube. Trois, trois, trois. Vingt-sept. Deux plus sept. Neuf. Trois plus trois plus trois. Trois, trois, trois. Trois cent trente-trois. Le chiffre sacré, mon chiffre. La clé.  
J’ai prévenu l’école que ma mère avait disparu. J’ai prévenu la police. Ils sont venus m’entendre raconter mon histoire. Ma mère avait un amant, j’ignorais son nom mais je l’ai décrit. J’ai été placé en famille d’accueil, une autre que la dernière fois. L’enquête sur la disparition de ma mère n’a pas abouti. J’ai été confié à ma grand-mère, en ville. J’ai passé l’été dans  son appartement, à l’écouter pleurer. Je ne sortais pas, il faisait très chaud. Il y avait un chat, je l’ai jeté par la fenêtre du septième étage, j’ai à peine entendu le bruit qu’il a fait en s’éclatant en bas, d’abord le miaulement très aigu, terrifié, et puis plus rien, et puis un bruit mou. Une flaque de sang, des trucs qui giclent à plusieurs mètres. J’ai raconté que j’avais ouvert parce que j’avais trop chaud, il a sauté sur le garde-fou, un faux mouvement et il est tombé. On m’a encore cru.

konsstrukt

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la nuit noire « Réponse #35 le: mai 26, 2008, 14:21:50 pm »


(gravure : jean-marc renault - jmr02.blogspot.com)

***

34 : 33

La maison était en bordure du centre-ville. Ma grand-mère habitait un pavillon de ville de trois étages et une cave. Le rez-de-chaussée était occupé par l’entrée, le salon, le séjour et la cuisine, le premier étage par sa chambre, la salle de bain et les toilettes, et le deuxième étage par deux pièces dépourvues de fenêtre, l’une servait de buanderie, et l’autre est devenue ma chambre. Elle n’utilisait pas la cave. Pour le reste, je me souviens juste de quelques détails. Le grincement du parquet et les pantoufles, que je devais mettre dès que j’entrais. La moquette qui recouvrait le téléphone. La sonnerie à l’ancienne. Les crêpes. Elles étaient bonnes mais je n’en avais rien à foutre, des crêpes. Ma grand-mère debout à l’aube, tous les jours. La télé, en perpétuel fond sonore. Les vieux disques qu’elle n’écoutait jamais. Les odeurs de renfermé et de produit pour les sols.
Je dormais dans une sorte de débarras, une pièce un peu à l’écart, sans fenêtre, encombrés de morceaux de meubles démontés, des planches, des attaches, des vis. Je me rappelleune porte d’armoire à glace Je me regardais souvent dans le miroir piqué. Au-dessus de mon lit, il y avait un tableau représentant le visage du Christ. Les couleurs étaient pales, et couvertes d’un vernis brillant. Je pouvais me regarder dedans également. Mon visage faisait presque la même taille que celle du Christ. Le papier peint était moisi. Le plafond était auréolé de tâches d’humidité. Chaque nuit, les draps devenaient poisseux et collants. Le matin, tout était moite et gelé. Il n’y avait pas de radiateur. Je dormais habillé.
Le reste de la maison, c’était coquet et étouffant. De la tapisserie partout, même sur les portes. Des couleurs passées, jaune pisse, marron clair. Des fleurs compliquées qui s’enchevêtraient. Sauf la cuisine, carrelée de blanc, et la salle de bain, carrelée aussi, d’une mosaïque bleue et blanche en arabesques. Des ampoules de quarante watts dans toutes les pièces, masquées par des abat-jour épais. Partout, la pénombre.

35 : 32

Je ne quittais la maison que pour aller au collège ou pour aller faire les courses. Ma grand-mère, elle, ne sortait jamais. Et personne ne venait jamais la voir. Elle passait ses journées dans sa chambre, à pleurer et à regarder la télé. J’entendais ça en permanence, ce bruit de fond. Ma grand-mère qui pleurait. Ma mère me manquait. Le sexe me manquait, avec elle. Je ne baisais plus. Ca me manquait, comme une drogue. Je me masturbais continuellement. Je ne fantasmais pas tout le temps. Je me masturbais, juste, pour éjaculer et me sentir un peu mieux. Mais je ne me sentais pas mieux. Mon stress diminuait légèrement, rien de plus. Je lisais des bouquins sur les loups. Ma grand-mère avait des bouquins sur les chiens et les loups, le genre de bouquin qu’on offre quand on ne sait pas quoi offrir. Des couvertures moches, des têtes d’animaux aux aguets, en gros plan, des titres écrits en jaune. J’étais fasciné, j’apprenais ça par cœur.
C’était moi qui faisais les courses, le ménage, la cuisine, tout. Ma vie se résumait facilement. J’allais à l’école, je rentrais, je faisais mes devoirs, je ressortais faire des courses, je faisais à manger (de la soupe en sachet, des pâtes ou des conserves), je passais l’aspirateur, je faisais la vaisselle ; le samedi je passais la serpillière et je faisais les vitres ; le reste du temps je lisais les bouquins sur les loups et je me branlais comme un fou. En fond sonore : les gémissements de ma grand-mère, et les émissions débiles de la télé.
Elle ne me parlait jamais, sauf pour me donner des ordres, ou pour se plaindre de sa vie, qui a été un long chemin de croix.
Je n’étais pas heureux. Je repensais à ma mère, je repensais à la forêt, au sanctuaire qui était loin, qui était dans une autre ville. Je pensais aux loups. Que j’étais l’un d’eux. Je pensais aux proies. Je ne dormais presque pas. J’étais crevé.

36 : 31

Ma grand-mère chialait tout le temps. Elle me parlait de ma mère, qui était une pute, de sa mère à elle, qui était une salope, elle me parlait de son mari, qui était mort, qui était une pourriture, elle me parlait de moi, qui était une merde, et elle pleurait. Elle pleurait tout le temps, tout le temps. Elle me parlait de son chat, qu’elle aimait même s’il chiait partout, et qui était mort. Elle pleurait. Son père, qui la battait. Son grand-père, qui l’a dépucelée quand elle avait douze ans et lui, cinquante. Il la battait à coups de ceinturons. Ses fugues. Son mari, qui buvait et qui la frappait. Ma mère, qui baisait avec tous les mecs qu’elle croisait, dès l’âge de treize ans. Des avortements. Un accouchement sous X. Elle ne parlait que de ça, elle ne racontait que ce genre d’histoire, pendant les repas, pendant que je faisais le ménage, tout le temps et le reste du temps, télé. Elle dormait encore moins que moi. Je m’endormais avec les voix de la télé en sourdine. Je me réveillais avec.
Les livres. Je les apprenais par cœur. Les premières rêveries. Je suis un loup, je tranche la gorge de mes proies, elles jouissent de se savoir tuées par moi. Je plante mes crocs dans le cou de Virginie. Je plante mes crocs dans son cou et j’enfile ma queue au fond de son cul. Elle mouille du cul. Elle inonde mes crocs de sang. Elle jouit. Elle bouge pour mieux accueillir ma morsure et ma bite. J’éjacule quand elle meurt. Des pensées comme ça. Mais la plupart du temps, rien. Juste un mouvement mécanique, pour me sentir un peu mieux après, mais pas tellement. Juste un peu plus apaisé, un peu plus abruti. Les pleurs, les plaintes, les histoires horribles, la télé, les corvées semblent un peu moins pesantes, un peu plus loin, quand je me branle. Je me regarde la bite. Je me regarde jouir. J’ai le cerveau vide.

konsstrukt

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la nuit noire « Réponse #36 le: juin 02, 2008, 09:29:06 am »


(gravure : jean-marc renault - jmr02.blogspot.com)

***

37 : 30

Au lycée, je n’en foutais pas une. Je ne séchais aucun cours, mais, en classe, j’étais inexistant. Je ne parlais à personne. Je n’écoutais rien. Je ne répondais pas quand on m’interrogeait. Au début, les professeurs écrivaient à ma grand-mère, mais ils ont vite compris qu’elle ne viendrait jamais à leurs rendez-vous. Alors, ils m’ont foutu la paix et je suis devenu l’homme invisible. Il y a eu des affrontements avec d’autres élèves mais vu mon gabarit ça n’est pas arrivé souvent. Il y avait un gros lard qui s’appelait Serge. J’étais plus fort que lui. Je lui foutais des coups de poings dans le bide, pour le plaisir. Il y avait un sportif bien habillé, qui s’appelait Guy. J’aimais bien vider son cartable dans les escaliers, et le tabasser, de temps en temps. Il ne bronchait pas. Des fois, les autres se marraient. Mais en fait, ils me craignaient. Ils pensaient que j’étais fou. Je faisais peur.
Les démons étaient partis. Des fois, je me demandais si j’avais vraiment tué ma mère ou si j’avais inventé toute cette histoire juste parce que la vérité était trop pourrie.
Les bagarres, c’était surtout au cours de la première année. Après, j’ai ignoré les autres, et ils ont eu trop peur de moi pour me provoquer physiquement. Mais j’étais un objet de mépris. Ils se moquaient de moi dans mon dos. Aux récrés, je restais dans mon coin. Je lisais mes bouquins sur les loups, les tigres ou les ours. J’en empruntais à la bibliothèque. C’était ma nouvelle source d’information. Je dessinais des sanctuaires, aussi. Et des cadavres. Je devenais passif et triste. Je ne pleurais pas pour ne pas terminer comme ma grand-mère. A l’écrit, je m’en sortais. Je ne redoublais pas. A chaque fois je passais de justesse. Je crois qu’ils me faisaient passer parce ce qu’ils savaient que j’étais irrécupérable et préféraient que je devienne fou ailleurs. Ils imaginaient que j’allais me suicider. Ils espéraient que ça se passerait hors du lycée.

38 : 29

Au lycée les filles étaient des putes. Des vraies putes je veux dire. Il n’y avait que l’argent ou les avantages matériels qui les intéressaient. Il y en avait une qui s’appelait Christelle. Elle sortait avec tous les mecs qui l’invitaient au cinéma. Elle roulait des pelles et elle suçait. Il suffisait de payer la place. Je me branlais en imaginant mon tour mais mon tour ne viendrait jamais. De toute façon, moi, je la tuerais. Elle adorerait ça.
Les filles me traitaient de puceau et de pédé. Jamais devant moi. Mais je savais. Quand j’étais en seconde, il y en avait une autre, tout le monde connaissait ses tarifs, pour trente-cinq francs on pouvait la suivre aux chiottes et elle faisait une branlette. J’ai payé, je l’ai suivie. Je n’ai pas bandé. Tout le lycée l’a su. Je regardais les couples se faire, se défaire, et je ne comprenais pas. Je ne connaissais pas la procédure. Il y avait Sabrina, avec des seins volumineux et des lèvres de salope, elle avait un mec, ils passaient les récrés à s’embrasser. Je fantasmais sur eux. J’aurais voulu les enculer, tous les deux, d’abord avec ma bite, et puis avec la sienne et ensuite les tuer, leur rompre la nuque avec mes dents, pendant qu’ils s’embrassaient toujours, découper ses seins, m’enculer avec ses nichons plein de sang, la baiser par les plaies, la baiser elle et l’enculer lui en même temps, jusqu’à n’en plus pouvoir. Mes pensées tournaient n’importe comment, une routine du massacre.
Je ne bandais même pas pour une pute à trente-cinq francs. Je me masturbais dix fois par jour. J’avais mal à la bite. Elle était enflée. Mais je n’étais bien que là, je n’étais bien que dans ma tête. J’avais perdu mon sanctuaire, j’avais perdu ma mère, il ne restait que ça. Je me rendais compte à quel point ma mère était utile, à quel point baiser avec elle était nécessaire. Pour elle comme pour moi. Mais c’était perdu. J’étais triste.

39 : 28

Je me souviens de Florence. Elle avait laissé une lettre sur mon bureau. Elle disait qu’elle voulait sortir avec moi. Elle me donnait rendez-vous dans un couloir du bâtiment C, à dix heures. Je m’y suis rendu. Je me souviens mal. C’était confus, comme un rêve. Il faisait noir. J’ai senti sa main prendre la mienne, et puis plus rien, et sa voix qui criait : « suis-moi ! ». Dans le noir, à tâtons, je l’ai poursuivie. La lumière ne marchait pas, quelque chose comme ça. Je percevais des présences, je ne me sentais pas bien. Il n’y avait plus Florence. Je l’appelais. J’entendais sa voix, et puis plus rien, et quelques rires. Quand la lumière est revenue, ils étaient tous là, toute la classe. Ils se marraient. Florence était avec eux mais au lieu de rigoler elle me regardait avec pitié, ce qui était pire. Elle paraissait atterrée, que j’ai pu marcher dans le canular. L’idée que je puisse penser qu’elle veuille réellement sortir avec moi la consternait. J’ai chopé le connard le plus près de moi, je l’ai cogné au ventre et aux couilles, devant tout le monde. Ils formaient un cercle, ils ne riaient plus.
Je lui ai écrit. Tout ce que j’aimerais lui faire. En détail. Je n’ai pas eu de mal à découvrir son adresse. Ses parents tenaient un camping. Je lui écrivais tous les jours. J’espérais qu’elle se suicide. Son père m’a trouvé un jour à la sortie de l’école. Il m’a menacé.
J’écrivais aussi à des filles qui laissaient leur adresse dans les journaux pour adolescents. Aux femmes qui cherchaient des mecs en postant des petites annonces. Personne ne me répondait. J’étais comme un animal, qui voudrait traquer des proies sans savoir comment. Qui ne sait même pas où elles se trouvent. Ni comment les identifier. C’était pourtant tellement évident. Une fille m’a répondu. Une lyonnaise. Je n’ai pas été au rendez-vous. Je ne pouvais pas. J’ai éjaculé sur sa photo et je l’ai brûlée.

cindy cenobyte

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la nuit noire « Réponse #37 le: juin 05, 2008, 10:30:19 am »
la perte du sacré semble avoir beaucoup affecté notre héros, esperons qu' il se ressaisisse et sodomise toute l' éductaion nationale

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la nuit noire « Réponse #38 le: juin 05, 2008, 11:51:36 am »
(hahaha !)

konsstrukt

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la nuit noire « Réponse #39 le: juin 05, 2008, 12:35:49 pm »
merci ; en bon imbécile narcissique, j'aime bien qu'on me le rappelle.

konsstrukt

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la nuit noire « Réponse #40 le: juin 09, 2008, 10:37:47 am »


(gravure : jean-marc renault - jmr02.blogspot.com)

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40 : 27

J’avais recrée mon sanctuaire dans ma tête, la nuit, et dans mes dessins. J’étais un loup-garou. Les humaines se jetaient sur moi et me suppliaient de les prendre. Elles m’imploraient de les faire jouir. Je les méprisais. J’écartelais leurs chattes et leurs culs devant leurs amants impuissants. Le sang lubrifiait ma bite acérée. Je détruisais leurs orifices et elles hurlaient de plaisir, comme des salopes, comme des chiennes. Elles se traînaient à mes pieds, elles se souillaient de mouille, de sang et de merde, elles se vidaient de désir pour moi. Mes pattes puissantes déchiraient leur peau, mes crocs s’enfonçaient dans leur viande, broyaient leurs muscles, éclataient leurs os, mes crocs leurs faisaient comme des bites dilatant chaque pore de leur peau à la manière d’un anus avide. Le sang qui bouillonnait et qui lubrifiait, leur peau qui mouillait rouge vif et poisseux, le claquement de mes mâchoires et le goût fade de leur chair qui emplissait ma bouche. Elles hurlaient de jouissance, vidées, exsangues. Après ça, c’était au tour des males. Ils bandaient pour moi, ils n’y pouvaient rien, leur corps échappait à leur contrôle, j’étais trop fort, trop magnétique, leurs anus se dilataient et devenaient gluants, tout leur corps m’appelait, ils brûlaient, ils me voulaient en eux, ils voulaient me sucer, ils voulaient être couverts de mon foutre et que je déchire leur peau, et que je dévore leurs couilles offertes en holocauste ; je prenais tout et ne laissais derrière moi que des corps inutiles et détruits, des bouches ouvertes que rien ne viendra plus combler, des plaies, des flaques. Je leur laissais mes odeurs.
Nuit après nuit je me branlais. J’étais incapable de m’arrêter, en boucle, prisonnier de ces images qui ne m’apaisaient pas beaucoup, et dont le grotesque ne me gênait pas du tout. Cinq, six fois par nuit, hypnotisé par l’espoir qu’en me branlant je tenais l’horreur réelle tout autour de moi, hors du sanctuaire, que mes scènes outrancières me protégeaient du mal. Le collège, ma chambre.

41 : 26

J’étais un loup, j’étais un robot parfois ; un robot tueur, un programme, ma force était supérieure, mes réflexes, supérieurs, mon intelligence entièrement dirigée vers la mort.
En tant que robot, je disposais de moyens de tuer incroyables et sophistiqués. Je pouvais tuer en baisant. Ma mission était de faire parler des espionnes. J’avais une bite en acier, actionnée par un vérin, je pouvais en faire varier la vitesse, je pouvais faire sortir ou enter des aspérités, des ergots, des aiguilles, des hameçons ; je pouvais décider de sa taille, vingt, trente, quarante centimètres. Elle pouvait tourner sur elle-même, pivoter à sa racine. Elle pouvait tout faire, et elle rendait folles les espionne. Je les violais, et elles me suppliaient de recommencer.
J’étais un loup-garou, aussi bien.
J’étais un loup-garou, en érection permanente, je saillais des immeubles, des quartiers entiers, je sautais dans un jardin, je traversais une fenêtre, j’étais dans une chambre, trois filles dormaient, trois sœurs, et l’une après l’autre je les rendais folle de plaisir, et je les tuais. Elles s’accrochaient à ma fourrure, me griffaient, ma queue qui ne débandait jamais prenait leur chatte et leur cul, une après l’autre, un après l’autre, et puis au tour des parents, le père, la mère, et je sautais à la maison suivante, à l’appartement suivant, je changeais d’immeuble, de quartier...
C’était la guerre totale, la guerre contre les humains, j’étais un loup ou un robot, j’étais un monstre, je n’étais pas comme eux, et mon arme pour les réduire à la mort, c’était ma bite, ma bite incroyable qui les liquéfiaient, tous, hommes, femmes, enfants, vieux, tous, ma bite, mes couilles, mon sperme...
Toute la race humaine, tous étaient en mon pouvoir, tous voulaient mourir, crever de plaisir, couiner et crever entre mes bras, empalés sur ma bite par où je voulais, tout ce qui me plaisait, tous gémissaient, me suppliaient de goûter mon sperme, de téter mes couilles, tous me suppliaient d’être leur dernière image, leur ultime expérience, leur fin...

42 : 25

J’aimais la cave. J’y installais mon sanctuaire, mon nouveau sanctuaire. Dans ma tête. La nuit. Quand je me branlais, je me projetais à la cave, et de la cave, je retrouvais mon sanctuaire. Ca semble compliqué, lourd, aujourd’hui ; ça ne l’était pas. L’imagination, les pensées, je n’existais plus, j’étais dans ma tête. Dans la cave. Quand je tuerai à nouveau, ça sera ici. J’emmènerai une fille, Virginie, ou Florence, une des deux. Les deux, et je les regarderais. Elles me supplieraient de les laisser partir, elles m’imploreraient. Jureraient de faire tout, tout ce que je veux. Me sucer la bite. Toutes les deux. L’une après l’autre, et puis ensemble. Jouer avec mon sperme, d’une bouche à l’autre, les deux langues qui s’enroulent, mon sperme blanc, en filaments. Se lécher l’une l’autre, et moi je me branlerai, je jouirai sur leurs chattes. La langue de l’une, chargée de mon foutre, qui glisse dans la chatte de l’autre, poisseuse de mouille. Elles me supplieront mais en vérité elles ne voudront pas partir. Elles voudront rester, devenir mes choses pour toujours, se nourrir uniquement de mon sperme, de ma pisse, de ma merde. Pisser dans la bouche de Florence, et voir ma pisse passer d’une bouche à l’autre, chier dans la chatte de Virginie, que Florence écartèle pour que la merde aille bien au fond ; regarder Florence lécher la chatte de Virginie pleine de ma merde, ma merde qui s’étale sur la fente, les poils, ma merde sur toute la bouche, les dents, la langue. En enculer une, puis deux, fist fucker les deux en même temps, qui chient et pissent de plaisir, qui saignent. Les regarder nettoyer avec leurs langues leurs corps couverts de sperme, de chiasse, de pisse, de sang, de salive, de sueur ; des semaines, des semaines durant, et puis les manger à la fin, les dévorer entièrement, une seule d’abord, tandis que l’autre me suce, me doigte le cul, me lèche, et puis manger l’autre. Virginie et Florence. Mortes.

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la nuit noire « Réponse #41 le: juin 09, 2008, 11:24:27 am »
Chouette literature toute printannière  smiley19
c'est plaisant / grinçant

sqaw lee

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la nuit noire « Réponse #42 le: juin 10, 2008, 13:00:16 pm »
tes récits me donnent l'impression d'un feu d'artifice, tous les lundis ont a l'impression d'assister au bouquet final de l'horreur  smiley5

Le caca ne fait pas tourner la terre, mais rend l'amour plus agréable !
Poil pour tous et tous à poil !
J'ai fait kk à ikea !
Les rêves sont au cerveau ce que le caca est aux intestins !
ça a l'air bien pour ceux qui aime bien!

djimboulélé

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la nuit noire « Réponse #43 le: juin 10, 2008, 20:21:05 pm »
ouai, c'est fou..
en tout cas, t'as une bonne base pour faire quelquechose d'assez musclé.
Franchement.
j'sais pas ce que tu fais avec ce texte...mais, ouai.

konsstrukt

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la nuit noire « Réponse #44 le: juin 11, 2008, 10:35:23 am »
merci à vous trois. ça me touche beaucoup.