“Des chercheurs de la NASA pensent avoir trouvé des preuves d’une Vie actuelle sur Mars.“
Deux scientifiques de la NASA affirment qu’ils ont découvert des preuves solides que la vie existe actuellement sur la planète, cachée dans des grottes, entretenue par des poches d’eau. La Revue Nature a publié leur article le 20 octobre 2005.
Larry Lemke
Carol Stoker et Lawrence Lemke, du Centre de Recherches Ames de la NASA, ne prétendent pas détenir des preuves directes de la vie sur Mars, mais avoir observé des signatures de méthane et d’autres signes tangibles d’une possible activité biologique, semblable à ce qu’on a récemment trouvé dans des grottes sur Terre.
Carol Stoker
Stoker et son équipe avaient depuis longtemps émis la théorie selon laquelle le sous-sol Martien pourrait abriter des organismes biologiques qui auraient développé des stratégies inhabituelles pour se reproduire dans des environnements extrêmes. En 2003, ils s’étaient rendus dans le sud de l’Espagne près du Rio Tinto - ainsi nommé à cause de sa nuance rougeâtre - du fait de la présence de fer en dissolution dans de l’eau très acide.
Avant cette expédition, Lemke et Stoker nous avaient expliqué qu’en étudiant ces eaux, ils souhaitaient caractériser la potentialité d’un “bioréacteur chimique” dans les profondeurs. C’est-à-dire un écosytème microbien qui pourrait affecter la chimie de l’environnement en surface.
Carol Stoker nous disait en 2003 : “Une telle découverte au Rio Tinto signifierait que nous sommes parvenus à mettre en évidence une stratégie métabolique nouvelle. Pour cette raison, elle représente une bonne analogie avec la recherche de la vie sur Mars.”
Aujourd’hui, en comparant les résultats des découvertes au Rio Tinto avec les données collectées par les télescopes terrestres et en orbite, dont Mars Express, Stoker et Lemke ont solidement étayé leur hypothèse première que la vie existe sous la surface de Mars.
Les deux scientifiques avaient d’une part considéré que les signatures fluctuantes du méthane sur Mars pourraient être le signe d’une biosphère active en sous-sol, et observé d’autre part les concentrations de jarosite à la surface. Il s’agit d’un sulfate basique de fer formé par oxydation de la pyrite dans certains sols.
On le trouve sur Terre dans des geysers et précisément au Rio Tinto.
Ces environnements inhospitaliers recèlent cependant des formes de vie.
Opportunity, l’un des Rovers d’exploration martienne, avait découvert de la jarosite et d’autres sels minéraux en se posant sur Merdiani Planum. Le site avait été choisi parce que les scientifiques pensaient justement que la zone avait été autrefois couverte d’une mer salée.
Les recherches de Stoker et Lemke pourraient conduire à creuser le sol martien pour trouver la vie en profondeur, où la présence d’eau stagnante expliquerait les curieuses signatures du méthane qu’ils ont analysées.
Un de leurs collaborateurs rapporte que les responsables de l’équipe sont très intrigués par la source de ce méthane : “Ils n’attendent plus qu’une chose, c’est qu’on se mette enfin à creuser.“
La NASA prévoit de lancer en 2009 un nouveau rover, le MSL, qui cependant ne devrait pas permettre de creuser très profondément.
Le Mars Science Laboratory sera bien plus performant que les robots actuels, “avec une autonomie de deux années terrestres - soit une année martienne - grâce à l’emport d’un RTG (Radioisotope Thermoelectric Generator).
Il disposera de divers instruments permettant de détecter d’éventuelles traces d’eau, d’analyser précisément les roches, d’étudier les minéraux présents à la surface de Mars, et de caméras pouvant photographier en haute résolution.“
Il aura recours à la spectrométrie de masse pour étudier la présence de méthane avec une sensibilité jamais atteinte jusqu’ici.
En 1996, une équipe de chercheurs de la NASA et de l’Université de Stanford avaient causé une intense polémique en publiant leurs travaux : ils pensaient avoir établi que des météorites trouvées dans une région de l’Antarctique (Allen Hills) renfermaient des microfossiles, c’est-à-dire la preuve d’une vie passée sur Mars. Source
La controverse déclenchée autour de ALH84001 avait duré plusieurs années.
Revue Nature, 15 Juillet 2004 - 20 Octobre 2005