Auteur Sujet: L' Embobineuse - festival Belge  (Lu 1996 fois)

cindy cenobyte

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L' Embobineuse - festival Belge « le: octobre 10, 2007, 09:39:48 am »
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dropthedyle

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L' Embobineuse - festival Belge « Réponse #1 le: octobre 10, 2007, 13:37:33 pm »
"chez jacky", c'est le collectif Blow Up avec Vincen Beeckman ???

Ludmila de Hazebrouck

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SNCF va vous faire préférer les rollers « Réponse #2 le: octobre 20, 2007, 14:47:44 pm »
:love:
Un jour il va bien falloir que je trouve un plan pour descendre à Marseille...  smiley11

Embo Com

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L' Embobineuse - festival Belge « Réponse #3 le: octobre 22, 2007, 12:20:14 pm »
Je me permets de poster l'édito au sujet de ce festival écrit par l'Honorable et Véritable Préfet des Bouches-du-Rhône de l'Embobineuse :


NOUS SOMMES TOUS DES GENTRIFICATEURS...

Les 26 et 27 octobre à l'Embobineuse un Festival Belge.
Pneumatic Head Compressor pour la musique, psychédélique, black metal industrial noise. Groupe avant gardiste sournois, avec des hurlements en sourdine, des riffs pincés, des sourires comprimés entre wallons et flamands, déchirure d'un doigts pris entre l'arbre et l'écorce... ça fait mal, ça dit ce que seuls peuvent dire les belges, le sentiment de se faire éjecter comme un suppositoire qui n'a pas fini de fondre.

Et puis comme le belge c'est pas si con et que, vu que l'étranger n'est pas si loin (ah la force des petits pays !), ça voyage, ça regarde le monde, et ça évite de se regarder le trou du cul. Donc ils nous parlent de Marseille avec le film de Paul Erika « Les indésirables de la rue de la République », et celui de Gwenael Brees « Dans 10 jours, dans 10 ans ». Des projections donc à l'Embobineuse, et de purs débats avec des réalisateurs qui parlent français, ou presque, en tout cas une langue juste assez différente pour nous faire tiquer, et soudain quand on leur répond ce qui sort de notre bouche semble incongru. Ils nous comprennent, là, tous les mots même, mais à leur façon.

Cette langue c'est l'idée même de ces belges... semblablement la même mais fourbement différente, juste pour nous rappeler qu'on doit toujours s'interroger sur le sens de nos propres paroles. Ça titille l'oreille et ça éveille l'esprit. Un exotique façon de se sentir moins con quoi.

Ces débats, ces films, ça parle de la « gentrification », un anglicisme sociologique pour parler savamment de la façon dont on vire les gens des centres villes, en France, et partout au monde. C'est un mot génial, un mot concept ! Fabuleux ! Qu'est-ce qu'un concept en sociologie? Un anglicisme pour parler d'une saloperie, et comme aucun français ne sait l'anglais, la saloperie s'en donne à coeur joie. Et puis là ça tombe bien, parce que c'est pour parler d'un truc un peu dégoûtant : les pauvres. Alors, pour tous ceux qui disent « sodomie » plutôt que « enculer », allons à la pharmacie demander des capotes pour s'entendre répondre de quelle marque voulons nous nos préservatifs...

Personne n'aime les pauvres. A croire qu'eux-même ne s'aiment pas beaucoup. Le pauvre se plaint et s'il se regarde, c'est pour se voir tel qu'il sera, quand il aura gagné au loto. Il pense à l'avenir. Ses espoirs sont si grands – probabilités minces – qu'il donne même à l'avenir un goût d'improbable absolu. Le pauvre joue avec le destin, pariant de-ci de-là, tantôt le PMU, tantôt le Rapido, pariant cet argent qu'il ferait mieux de boire.
Le pauvre est un riche qui rêve de s'enrichir. Riche parce que bien assez pour parier à la Française des Jeux, pauvre parce que trop con pour parier à des jeux qui rapportent. Le pauvre est trop con dans ses inverstissements, c'est ça qui le rend méprisable.
A contrario le riche sait jouer à des jeux qui le rendront plus riche. A noter que le rêve du riche est celui du pauvre : s'enrichir. Ici on ne parle que de proportions. L'odeur corporelle après ablution des uns et des autres est exactement la même. Leur température anale itou, de même que leur hygiène dentaire. Notons cependant que malgré l'usage communde la brosse à dents chez le pauvre et le riche, de la même qualité de dentifrice, l'aspect des rateliers des uns et des autres diffère sensiblement. Le pauvre a vraiment les dents pourries. Sauf exception. Cela tient à un manque d'investissement (tout le problème est là), en particulier chez l'orthodontiste qui te recale les ratiches et te fait un sourire de vainqueur. Aux frais de la sécu payée en grande partie par les pauvres pour refaire le sourire des riches. Y a pas de justice.
On l'a vu le pauvre est ignorant. Notamment il ignore qu'il est dépositaire d'une immense fortune.Dépositaire mais point propriétaire notons (il est pauvre donc il perd de l'argent). C'est là où il habite. Son quartier de pauvre qu'il déteste, car il n'y a que des pauvres autour de lui, mais qu'il ne quitterait pour rien au monde. Hormis beaucoup d'argent.

Le riche lui – qui outre de jolies dents a aussi des renseignements et de jolis yeux pour regarder – repère ces habitations au centre des cités, où il voit des pauvres normaux, c'est-à-dire pas des clochards (ça il a l'habitude), des pauvres donc vivant des vies de pauvres dans des lieux qui, ma fois, ont tout le cachet nécessaire pour abriter des riches. L'usufruit de la beauté urbaine est quelque peu outrecuidant. Car cette fortune architecturale, à l'origine pour loger des riches qui l'ont ensuite délaissée pour y cloitrer des pauvres, pourrait aujourd'hui rapporter beaucoup plus. Le jeu en vaut la chandelle verte.

Entendons nous, le riche méprise encore ces lieux (il a son château ailleurs), il n'est pas temps pour lui d'y revenir. Mais il y a moins riche que lui et moins pauvre que l'autre qui serait bien prêt à venir goûter au luxe d'antan... mitonné de confort moderne. Et virer des plus pauvres que lui ne le gêne pas. C'est même un luxe pour l'ancien pauvre que de chasser ses ex-honnis-congénaires (qu'il défend en militant pour les femmes battues par exemple). Cet ancien pauvre on le nomme « babouin » actuellement, ce qui veut dire « petite douleur morale sans conséquence ».
Ces quartiers délaissés par l'argent mais non par les gens sont en fait propriétés de maires UMP le plus souvent ou d'obédience médéfaisante de tout poil. Ayant un sens esthétique aigu, ces gens désirent toujours habiller la bonne vieille pierre haussmanienne de billets verts ou gris, tapisserie moderne qui pousse généralement sous une pluie d'individus cultivés cherchant logement de faux luxe. La culture ici est importante. C'est elle qui augmente la valeur immobilière et rend le jeu des riches (« la Spéculation ») rigolo comme tout.
La culture c'est le goût du moment. Pour en savourer la quintessence il faut se rendre dans une chambre de jeune fille – prenez-là aux alentour des 17 ans – et si sur un mur vous y découvrez, ce qui ne devrait pas manquer si elle a de jolies dents, une reproduction de Klimt ou de Schiele, vous aurez alors en chair et en seins la parfaite cliente pour vos nouveaux bâtis refaits à neuf.
Il lui faudra des endroits ou s'amuser, découvrir son corps, celui des autres, se croire belle, se croire intelligente. C'est en substance ce que l'on désigne sous le vocable « lieu culturel ». Donc dans le quartier des pauvres on laisse s'installer d'autres pauvres, nourris au RMI, artistes Rmistes, qui font du bruit, travaillent un peu, aux frais de l'état, mais c'est ici pour la bonne cause. Eux se croient libres. Ils détestent les pauvres parce qu'ils ont ce snobisme des intellectuels qui n'ont pas réussi. Ils attirent la jeunesse aux posters de Schiele. Ils ont des idées sans argent. Ils n'ont donc pas d'idée. Ils sont mûrs pour la tâche qu'il leur faut accomplir : donner de la valeur à ce nouveau quartier.

Le pauvre se rebiffe contre ce nouveau pauvre si riche. Il crée problème. Bientôt les travaux sont à l'horizon... On va faire un petit élevage de pelleteuses et d'excavatrices, engins de chantiers plus bruyants les uns que les autres... c'est, sans les obus, le bruit de la guerre. Le seule moment où la lutte des classes se dévoile encore, sous cet aspect guerrier, si franc, si loyal, si évident, qu'il faut être un babouin ou un menteur, ou les deux, pour encore prétendre que les riches ne tirent plus sur les pauvres, et que Franco est mort...
L'Embobineuse est donc cet éclaireur du capital, elle n'est pas la seule dans le quartier Belle de Mai, ni la plus dévastatrice. Mais elle tient bien son rôle. Bientôt elle sera vendue, et les pauvres qui la constituent seront chassés, à moins qu'ils n'acceptent de passer chez l'orthodontiste qui leur refera le sourire et leur limera la protestation. Leur tâche accomplie il faudra les virer de toute façon. Ils trouveront un autre ghetto de pauvres et ceux-ci comprendront à leur tour qu'il est temps de déguerpir. Et ainsi de suite. Jusqu'à ce que les pauvres se retrouvent dans les bois peut être. Là, la mode étant à la lutte contre la déforestation, ils auront peut-être un coin où être peinard. Quoique le tourisme sylvacal s'accorde tout aussi mal avec les sourires châssieux que l'habitat urbain « revalorisé » avec les clients du panier Coluche. Ça dépare avec le panier Bio, et le bon goût c'est avant tout le sens de l'harmonie.
Ou alors ils achèteront leur lieu de travail, y gagneront tout juste assez d'argent pour se croire libres, et continueront à ne pas faire de la Culture mais de l'art, ce dont tout le monde se fout éperdûment, mais vous verrez qu'un jour il y aura des affiches du Dernier Cri dans les chambres de jeunes filles, et même si ça ne les fera pas mieux baiser du moins ça leur videra la tête d'un bon nombre de conneries. Pour en mettre d'autres évidemment, faut pas rêver non plus.

Alors des films et des débats sur le phénomène de gentrification à l'Embobineuse, voilà une bien belle occasion de brûler notre langue de bois et de comprendre l'expérience de la République pour voir ce qui s'approche de la Belle de Mai. Ville parmi les villes, Marseille est internationale, et de par le monde les pauvres ne sont pas beaux à voir, ce sont des troupeaux que l'on chasse, mais qu'on n'extermine jamais (ce sont des bisons futés dans leur genre), ce sont des troupeaux que l'on chasse des quelques havres qu'ils ont pu se construire. Peut-être est-ce semblable à l'art, les pauvres créent, les riches vendent leurs tableaux à prix d'or.
L'Embobineuse - 11 bvard Bouès - 13003 Marseille ... info@lembobineuse.biz - www.lembobineuse.biz - 04 91 50 66 09

Alain Deschodt

  • Velextrut sarcoma
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vous avez reçu un colis ! « Réponse #4 le: octobre 22, 2007, 12:24:52 pm »
Citation de: "Embo Com"
Je me permets de poster l'édito au sujet de ce festival écrit par l'Honorable et Véritable Préfet des Bouches-du-Rhône de l'Embobineuse :


NOUS SOMMES TOUS DES GENTRIFICATEURS...

Les 26 et 27 octobre à l'Embobineuse un Festival Belge.
Pneumatic Head Compressor pour la musique, psychédélique, black metal industrial noise. Groupe avant gardiste sournois, avec des hurlements en sourdine, des riffs pincés, des sourires comprimés entre wallons et flamands, déchirure d'un doigts pris entre l'arbre et l'écorce... ça fait mal, ça dit ce que seuls peuvent dire les belges, le sentiment de se faire éjecter comme un suppositoire qui n'a pas fini de fondre.

Et puis comme le belge c'est pas si con et que, vu que l'étranger n'est pas si loin (ah la force des petits pays !), ça voyage, ça regarde le monde, et ça évite de se regarder le trou du cul. Donc ils nous parlent de Marseille avec le film de Paul Erika « Les indésirables de la rue de la République », et celui de Gwenael Brees « Dans 10 jours, dans 10 ans ». Des projections donc à l'Embobineuse, et de purs débats avec des réalisateurs qui parlent français, ou presque, en tout cas une langue juste assez différente pour nous faire tiquer, et soudain quand on leur répond ce qui sort de notre bouche semble incongru. Ils nous comprennent, là, tous les mots même, mais à leur façon.

Cette langue c'est l'idée même de ces belges... semblablement la même mais fourbement différente, juste pour nous rappeler qu'on doit toujours s'interroger sur le sens de nos propres paroles. Ça titille l'oreille et ça éveille l'esprit. Un exotique façon de se sentir moins con quoi.

Ces débats, ces films, ça parle de la « gentrification », un anglicisme sociologique pour parler savamment de la façon dont on vire les gens des centres villes, en France, et partout au monde. C'est un mot génial, un mot concept ! Fabuleux ! Qu'est-ce qu'un concept en sociologie? Un anglicisme pour parler d'une saloperie, et comme aucun français ne sait l'anglais, la saloperie s'en donne à coeur joie. Et puis là ça tombe bien, parce que c'est pour parler d'un truc un peu dégoûtant : les pauvres. Alors, pour tous ceux qui disent « sodomie » plutôt que « enculer », allons à la pharmacie demander des capotes pour s'entendre répondre de quelle marque voulons nous nos préservatifs...

Personne n'aime les pauvres. A croire qu'eux-même ne s'aiment pas beaucoup. Le pauvre se plaint et s'il se regarde, c'est pour se voir tel qu'il sera, quand il aura gagné au loto. Il pense à l'avenir. Ses espoirs sont si grands – probabilités minces – qu'il donne même à l'avenir un goût d'improbable absolu. Le pauvre joue avec le destin, pariant de-ci de-là, tantôt le PMU, tantôt le Rapido, pariant cet argent qu'il ferait mieux de boire.
Le pauvre est un riche qui rêve de s'enrichir. Riche parce que bien assez pour parier à la Française des Jeux, pauvre parce que trop con pour parier à des jeux qui rapportent. Le pauvre est trop con dans ses inverstissements, c'est ça qui le rend méprisable.
A contrario le riche sait jouer à des jeux qui le rendront plus riche. A noter que le rêve du riche est celui du pauvre : s'enrichir. Ici on ne parle que de proportions. L'odeur corporelle après ablution des uns et des autres est exactement la même. Leur température anale itou, de même que leur hygiène dentaire. Notons cependant que malgré l'usage communde la brosse à dents chez le pauvre et le riche, de la même qualité de dentifrice, l'aspect des rateliers des uns et des autres diffère sensiblement. Le pauvre a vraiment les dents pourries. Sauf exception. Cela tient à un manque d'investissement (tout le problème est là), en particulier chez l'orthodontiste qui te recale les ratiches et te fait un sourire de vainqueur. Aux frais de la sécu payée en grande partie par les pauvres pour refaire le sourire des riches. Y a pas de justice.
On l'a vu le pauvre est ignorant. Notamment il ignore qu'il est dépositaire d'une immense fortune.Dépositaire mais point propriétaire notons (il est pauvre donc il perd de l'argent). C'est là où il habite. Son quartier de pauvre qu'il déteste, car il n'y a que des pauvres autour de lui, mais qu'il ne quitterait pour rien au monde. Hormis beaucoup d'argent.

Le riche lui – qui outre de jolies dents a aussi des renseignements et de jolis yeux pour regarder – repère ces habitations au centre des cités, où il voit des pauvres normaux, c'est-à-dire pas des clochards (ça il a l'habitude), des pauvres donc vivant des vies de pauvres dans des lieux qui, ma fois, ont tout le cachet nécessaire pour abriter des riches. L'usufruit de la beauté urbaine est quelque peu outrecuidant. Car cette fortune architecturale, à l'origine pour loger des riches qui l'ont ensuite délaissée pour y cloitrer des pauvres, pourrait aujourd'hui rapporter beaucoup plus. Le jeu en vaut la chandelle verte. Moi, patron de la com à l'Embo, j'appelle les Marseillais à soutenir massivemnent Jean-Claude Gaudin !! smiley14

Entendons nous, le riche méprise encore ces lieux (il a son château ailleurs), il n'est pas temps pour lui d'y revenir. Mais il y a moins riche que lui et moins pauvre que l'autre qui serait bien prêt à venir goûter au luxe d'antan... mitonné de confort moderne. Et virer des plus pauvres que lui ne le gêne pas. C'est même un luxe pour l'ancien pauvre que de chasser ses ex-honnis-congénaires (qu'il défend en militant pour les femmes battues par exemple). Cet ancien pauvre on le nomme « babouin » actuellement, ce qui veut dire « petite douleur morale sans conséquence ».
Ces quartiers délaissés par l'argent mais non par les gens sont en fait propriétés de maires UMP le plus souvent ou d'obédience médéfaisante de tout poil. Ayant un sens esthétique aigu, ces gens désirent toujours habiller la bonne vieille pierre haussmanienne de billets verts ou gris, tapisserie moderne qui pousse généralement sous une pluie d'individus cultivés cherchant logement de faux luxe. La culture ici est importante. C'est elle qui augmente la valeur immobilière et rend le jeu des riches (« la Spéculation ») rigolo comme tout.
La culture c'est le goût du moment. Pour en savourer la quintessence il faut se rendre dans une chambre de jeune fille – prenez-là aux alentour des 17 ans – et si sur un mur vous y découvrez, ce qui ne devrait pas manquer si elle a de jolies dents, une reproduction de Klimt ou de Schiele, vous aurez alors en chair et en seins la parfaite cliente pour vos nouveaux bâtis refaits à neuf.
Il lui faudra des endroits ou s'amuser, découvrir son corps, celui des autres, se croire belle, se croire intelligente. C'est en substance ce que l'on désigne sous le vocable « lieu culturel ». Donc dans le quartier des pauvres on laisse s'installer d'autres pauvres, nourris au RMI, artistes Rmistes, qui font du bruit, travaillent un peu, aux frais de l'état, mais c'est ici pour la bonne cause. Eux se croient libres. Ils détestent les pauvres parce qu'ils ont ce snobisme des intellectuels qui n'ont pas réussi. Ils attirent la jeunesse aux posters de Schiele. Ils ont des idées sans argent. Ils n'ont donc pas d'idée. Ils sont mûrs pour la tâche qu'il leur faut accomplir : donner de la valeur à ce nouveau quartier.

Le pauvre se rebiffe contre ce nouveau pauvre si riche. Il crée problème. Bientôt les travaux sont à l'horizon... On va faire un petit élevage de pelleteuses et d'excavatrices, engins de chantiers plus bruyants les uns que les autres... c'est, sans les obus, le bruit de la guerre. Le seule moment où la lutte des classes se dévoile encore, sous cet aspect guerrier, si franc, si loyal, si évident, qu'il faut être un babouin ou un menteur, ou les deux, pour encore prétendre que les riches ne tirent plus sur les pauvres, et que Franco est mort...
L'Embobineuse est donc cet éclaireur du capital, elle n'est pas la seule dans le quartier Belle de Mai, ni la plus dévastatrice. Mais elle tient bien son rôle. Bientôt elle sera vendue, et les pauvres qui la constituent seront chassés, à moins qu'ils n'acceptent de passer chez l'orthodontiste qui leur refera le sourire et leur limera la protestation. Leur tâche accomplie il faudra les virer de toute façon. Ils trouveront un autre ghetto de pauvres et ceux-ci comprendront à leur tour qu'il est temps de déguerpir. Et ainsi de suite. Jusqu'à ce que les pauvres se retrouvent dans les bois peut être. Là, la mode étant à la lutte contre la déforestation, ils auront peut-être un coin où être peinard. Quoique le tourisme sylvacal s'accorde tout aussi mal avec les sourires châssieux que l'habitat urbain « revalorisé » avec les clients du panier Coluche. Ça dépare avec le panier Bio, et le bon goût c'est avant tout le sens de l'harmonie.
Ou alors ils achèteront leur lieu de travail, y gagneront tout juste assez d'argent pour se croire libres, et continueront à ne pas faire de la Culture mais de l'art, ce dont tout le monde se fout éperdûment, mais vous verrez qu'un jour il y aura des affiches du Dernier Cri dans les chambres de jeunes filles, et même si ça ne les fera pas mieux baiser du moins ça leur videra la tête d'un bon nombre de conneries. Pour en mettre d'autres évidemment, faut pas rêver non plus.

Alors des films et des débats sur le phénomène de gentrification à l'Embobineuse, voilà une bien belle occasion de brûler notre langue de bois et de comprendre l'expérience de la République pour voir ce qui s'approche de la Belle de Mai. Ville parmi les villes, Marseille est internationale, et de par le monde les pauvres ne sont pas beaux à voir, ce sont des troupeaux que l'on chasse, mais qu'on n'extermine jamais (ce sont des bisons futés dans leur genre), ce sont des troupeaux que l'on chasse des quelques havres qu'ils ont pu se construire. Peut-être est-ce semblable à l'art, les pauvres créent, les riches vendent leurs tableaux à prix d'or.


Vous avez beau essayer de noyer le poisson, je vois bien où vous voulez en venir, mes gaillards...  smiley19
En France, les chômeurs exploitent les patrons

cindy cenobyte

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