J' ai rêvé que j' etais à une réception dans une immense maison,
mes parents etaient eux aussi invités. Ma mère buvait du blanc du
côté d' un comptoir en bois rustique dont s' occupait plusieurs
barmen et donnant sur une immense salle à manger. A une des
tables mon père mangeait de grandes tranches de saumon fumé
isolé des autres convives essentiellement des personnes très
âgées occupant par petits groupes les tables en bois gigantesques.
Je ne sais pas bien où je suis et ne connais personne. L' un des
nombreux enfants de la famille qui organise cette réception, un
trentenaire à l' allure dark-rock, me parle d' un projet de film auquel
il voudrait que je participe. Je lui réponds que je vais chercher mes
clopes. Je pars à l' autre bout de la salle à manger et ne trouvant
pas mon tabac à rouler j' allume une marlboro qui trainait dans
mes poches, elle se consumme en une seconde et au lieu de la cendre
ce sont des petits crystaux noirs et luisant qui s' echappent du tube
blanc en formant une petite cascade. Je cherche ensuite les
toilettes et descend par un des escaliers latéraux, fini le côté
chaleureux et rustique de l' intérieur, les couloirs faits de fer et de
béton resemblent d' avantage à ce qu' on peut voir à l' intérieur de
certains batiments administratifs. Arrivé dehors il y a une immense
cour, des bus scolaires arrivent par dizaine pour "visiter". Je pisse
dans un coin de la cour et remonte.
Accoudé à une des immenses tables je vois notre hôte, un homme
grassouillet et chauve d' une cinquantaine d' années, barbu, l' oeil
vif. Il discute avec d' autres et ne fait pas attention à moi. Je passe
devant une grande télé qui diffuse ce qui semble être un dessin
animé japonais, on y voit toutes sortes d' animaux sautillants,
une jeune fille (une des filles de notre hôte) s' approche et dit
d' un air joyeux : "c' est là que tout à commencé !".
Au bout de la pièces trois créatures resemblant à des
lézards noirs de un mètre de longueur, à la tête carrée et aux yeux
jaune vif se disputent. "c' est la dernière fois que j' en élève, c' est
trop pénible" dit la fille. Au même instant une sorte d' animal
spongieux et informe vient mordre le creux de ma main,
progressivement une tâche d' un marron inquiètant se forme autour
de la morsure de l' animal qui continue de se tortiller. La jeune fille
agite alors devant lui une mante religieuse mécanique, un jouet,
"c' est comme ça qu' on les fait fuir" dit-elle d' un air enjoué.
En effet la bestiole disparut aussi vite qu' elle etait venue.
Plus loin je croise la femme de notre hôte, elle semble très agitée
et nerveuse, elle profère des injures en gesticulant dans son
chemisier en mousseline blanche, ces récéptions lui font beaucoup
trop de travail. Je m' aperçois qu' elle ne parle pas mais que je lis
dans son esprit. Elle me regarde alors d' un air effrayé tandisque
je fais des bonds vers elle, je veux à tout prix savoir le titre du
dessin animé par qui "tout a commencé". Je sens que ma façon de
me déplacer n' a plus rien d' humain et je vois les traits de cette
femme déformés par la peur.