Quelque liens et images concernant l' art du tatouage au japon, art
qui connu son age d' or durant la seconde moitié du XIXeme siècle.
Ces tatouages etaient portés comme un signe
d' appartenance au peuple et avaient avant tout un rôle
ornemental, ainsi les palefreniers, pompiers, charpentiers,
commercants en tous genres portaient des tatouages recouvrant
une grande partie du corps. La parution du roman chinois
"au bord de l' eau" (datant du milieu du XIV eme siècle) lanca
la grande mode du tatouage au japon, ce livre aurait été ecrit par
Shi Nai-an et raconte dans la tradition du banditisme d' honneur
l' epopée de 108 hors-la-loi tatoués et bravant la bureaucratie.
Lorsqu' il fut publié au japon au milieu du XVIIIeme siècle, beaucoup
y trouvèrent un exutoire au pouvoir shogunal de l' epoque.
"Au bord de l' eau" connu plusieurs traductions dont une des plus
célèbres fut écrite par Takizawa Bakin et fut illustrée par Hokusai.
Outre Hokusai et ses élèves, les illustrations furent réalisées par
Kuniyoshi et Yoshitoshi. C' etait l' age d' or de l' estampe et en vérité
le peuple etait plus intéressé par les illustrations que par les textes !
C' est a partir de ce moment qu' un mouvement de va et vient entre
l' estampe et le tatouage s' opera, les graveurs mirent à la mode le
tatouage et en retour les tatoueurs puisaient leurs motifs dans les
estampes des graveurs. Les couleurs et les motifs devinrent de plus
en plus riches et les bains publics devinrent de vrais lieus
d' exhibition. Pour certains le tatouage etait un substitut au
vetement, les tireurs de pousse par exemple souvent très pauvres
utilisaient leurs tatouages comme veritable "enseigne publicitaire"
pour attirer le client. La prolifération des tatouages fut le sujet
d' etonnement des premiers etrangers qui se rendirent dans
l' archipel à partir du milieu du XIXeme siècle et les autorités
prirent peur de leur regard (pourtant enchanté !) et interdirent
le tatouage au japon en 1873 par un arrêté sur les bonnes moeurs.
Ce n' est qu' après la seconde guerre mondiale que le tatouage
redevint légal au japon ... Il s' etait certes maintenu clandestinement
pendant toute la periode de proscription mais fut abusivement
confondu avec le monde de la pègre...
Comme le dit un jour Horicho (maitre tatoueur autodidacte) "j' ai
tatoué beaucoup de voyous, mais d' avantage de gens ordinaires".
Aussi comme le temoigna Horibun II (qui a tatoué une centaine de
personnes) et la plus part des maitres tatoueurs, les artisans et
travailleurs manuels qui formaient l' essentiel de leur clientèle
enduraient la douleur beaucoup plus stoïquement que les yakuzas.
Le tatouage sort aujourd' hui de cet amalgame abusif avec la mafia
japonaise et de plus en plus de japonais se mettent à porter des
tatouages.
Les graveurs (liste très très limitée) :
HOKUSAI :
http://fr.wikipedia.org/wiki/HokusaiKUNIYOSHI :http://fr.wikipedia.org/wiki/Kuniyoshi
YOSHITOSHI :http://fr.wikipedia.org/wiki/Yoshitoshi
Des tatoueurs contemporains :
MIYAZO :
http://www.miyazo.com/tattoo01.htmHORI HIRO :
http://www.hori-hiro-japan.com/works_horihiro.htmlTON :
http://www.chopsticktattoo.org/?page_id=87HORIYOSHI III :
http://www.ne.jp/asahi/tattoo/horiyoshi3/J' ai bien du mal à trouver des images sur le web des vieux maitres
tels que
Horibun I, Horiyoshi II, Horimasa III, Horitoshi I, Horichô, mais vous invite à lire
"Peau de brocart" de Philippe Pons aux
éditions du seuil, livre dont je me suis servi pour ecrire le petit
résumé au dessus et qui montre beaucoup de photos et apporte
des explications historiques et techniques concernant cet art que
les japonais ont poussé jusqu' à la perfection.