mon discours est de parler de la tangibilité de la musique par les instruments. c'est à la limite de la sensualité j'entends. le jour où j'ai tenu une cithare dans mes mains, j'étais presque aussi ému qu'en prenant à bras la ptite d'une de mes potes avant hier, née y'a 5 jours.
avec l'ère l'électro, tu installes, désinstalles, tu zappes, tu copies colles, c'est facile, easy à prendre en main, on dirait une pub pour apple ou windows, tiens.
quoi en gros pour moi un musicien d'aujourd'hui c'est quelqu'un qui manie un vrai instrument acoustique (autre que le triangle), qui a un minimum de vocabulaire musical (tonal, rythmique), et qui intègre la technologie. si c'est réac de dire ça hé bah tant pis, dfaçon on s'connait pas j'ai rien perdu toi non plus.
Il faudrait distinguer entre le ressenti subjectif que chacun peut avoir en utilisant tel ou tel dispositif sonore (instrument, voix, machine ou PC) et la question de la virtuosité technique (qu'elle soit liée à un instrument acoustique, électrique, ou à n'importe quoi d'autre : on peut avoir une virtuosité même au triangle).
Je ne m'étendrai pas sur le ressenti subjectif lors de l'utilisation d'un dispositif sonore : chacun son truc. J'ai suivi une formation classique (clarinette et conservatoire), puis jazz (batterie), avant de jouer du punk rock durant des années, puis de me diriger vers l'electronique. A titre personnel, je ne fais que très peu de différence entre les sensations que j'ai eues sur une batterie et celles que j'ai avec ma RS7000. Que je tape sur des futs ou que je manipule les potars rotatifs de ma machine, il s'agit dans les deux cas d'une action de mon cerveau sur mon corps, et de mon corps sur une machine. Une clarinette EST une machine, tout comme une batterie EST une machine, de même qu'un laptop n'est qu'une machine. Nous n'avons, nous autres musiciens, que des machines pour nous exprimer. Une platine DJ est aussi une machine, tout comme un violon est une machine. Il n'y a guère que la voix et le claquement de mains (ou les claquettes) pour permettre au corps seul de s'exprimer muisicalement.
En ce qui concerne la virtuosité, là encore c'est très subjectif et très culturalisé : le punk rock a été la victoire, dans le cadre d'une instrumentation electrique et acoustique, du refus de la virtuosité au nom des mêmes valeurs que celles qui ont présidé à l'émergence de la techno dans les années 80 : refus du star system, volonté de casser la distinction scène/salle, DIY, etc. La virtuosité est, d'autre part, une échelle relative de valeurs : un pro de jazz pourra bien avoir l'impression d'être un virtuose de son instrument, ça n'empêchera pas un pro de la musique clasique de trougver qu'il joue mal et ne possède qu'une technique inférieure. Un punk aura toujours plus de technique intrumentale qu'un DJ, et un DJ abstract hiphop est plus virtuose deson instrument qu'un DJ hard-tek, etc. Un exemple : Boulez trouve que le jazz c'est de la merde binaire pour gamins prépubères, mais les musiciens baroques trouvent que le classique joué au piano c'est de la merde pour bourrins classicos, et quand des ethnomusicologues ont fait écouter du jazz (je crois Ornette Coleman ou un truc dans le genre) à une tribu pygmée, les pygmées ont demandé aux musicologues qui étaient ces enfants musicalement incultes qui jouaient aussi mal de leurs instruments. On pourrait multiplier à l'infini ces exemples de classements relatifs des uns et des autres sur une échelle de virtuosité qui ne contiendra jamais aucun repère absolu.
Donc, toute cette discussion repose sur des prémisses infondées et des questionnements à revoir. Enfin, moi j'dis, hein... Après vous en faites ce que vous voulez...
+A+