c'est le bar de skinhead dont tu me parlais?
124 rue st maur
Lu dans Le Parisien
Classé en: General— @ 5:21 am
L’ex-leader des Skinheads ouvre un bar dans le XIème
Il n’a pas changé. La silhouette est massive, les muscles saillants sous un tee-shirt moulant et un jean à l’ancienne. Les cheveux sont toujours ras, et un petit bouc agrémente le tout. La tête du type que personne n’a envie de provoquer.
A bientôt 42 ans, Serge Ayoub voulait oublier son passé en ouvrant cet été un bar rue Saint-Maur, dans le quartier festif d’Oberkampf. mais l’époque où il était plus connu sous le nom de Batskin n’a pas tardé à resurgir. Quelques jours à peine après l’ouverture de son bar, le Garage, des affiches ont été placardées par des inconnus, rappelant la jeunesse de celui qui fut le plus célèbre skinhead de France. Dans son bar à l’ambiance rock’n'roll, Serge Ayoub s’interroge : “Vous voyez quoi que ce soit en rapport avec les skins, l’extrême droite ou je ne sais quoi ? C’est un bar comme un autre, pourquoi n’aurais-je pas le droit de vivre ma vie comme tout le monde ? Les intolérants, les extrémistes, ce sont ceux qui ont mis ces affiches diffamatoires, sans avoir le courage de venir me voir en plus”.
Serge Ayoub revendique aujourd’hui la tranquillité. Pour lui, les années 1980-1990 sont très loin, quand Batskin, surnom dont il s’était affublé par fierté pour son maniement des battes de base-ball, était un des leaders de ces groupuscules néonazis venus d’Angleterre. Fondateur des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), c’est lui qui avait un temps infiltré les rangs des supporters du PSG, inaugurant de mémorables bagarres générales dans les tribunes. Il était alors de tous les coups, toutes les bastons, tous les défilés de crânes rasés, de “Bombers” et de “Doc Marten’s”. Avec un petit plus par rapport à la majorité des autres, uniquement intéressés par les beuveries et la castagne : Serge Ayoub avait une vraie conscience politique, un discours articulé et raisonné, défenseur de “l’Europe blanche”. Au début des années 1990, il était familier des plateaux de TV et s’est même présenté à des élections. Et puis le mouvement s’est délité, et lui-même a fini par tomber pour des affaires de droit commun en 1997. Il a été refaire sa vie en Russie et en Lituanie, où il habiterait encore, selon ses affirmations. “Là-bas, on ne condamne pas les gens à vie à cause de leur passé. Je n’ai jamais été persécuté et j’ai pu monté des affaires.”