· La charge des TORDU-E-S qu’est ce que c’est ?
C’est une marche collective d’individu-e-s, TORDUES, c’est-à-dire
Tordu-e-s, Organisé-e-s, Radical-e-s, Déconstruit-e-s, Uni-e-s Enervé-e-s,
Salop-e-s, Subversif-ve-s, Sodomites...
· Qui sont les Tordu-e-s ?
Vous, Nous, Toi et Moi, des gouines, pédés, bi, trans, trav, féministes,
prostitué-e-s, séropositif-ve-s … tout-e-s celles et ceux qui vivent leur
genre et/ou leur sexualité comme politiques et allant à l’encontre de toute
idée de norme.
· Pourquoi marcher entre Tordu-e-s ?
Parce qu’il est important de créer d’autres visibilités, celles qui ne
collent pas aux schémas de vie normatifs imposés par la société
hétéropatriarkkkpitaliste*. Nous ne voulons pas de cette «Intégration »,
fondée sur le dressage de nos identités.
Formaté-e-s en cibles marketing, nous voilà candidat-e-s aux valeurs
hétérocentrées, incarnées par les institutions normatives (mariage, couple,
famille, injonction aux genres...).
Leur tolérance, leur charité, on se la fout au c*l !!! (Mmmh c’est bon !)
· Pourquoi cette charge?
Pour dire ce que nous ne pouvons plus dire au quotidien, et que nous ne
disons pas ou plus à la marche des fiertés. La charge est une marche des
visibilités non-normées.
Qui a envie d’un défilé sponsorisé par les marques, le syndicat des flics
homo (FLAG), les représentants politiques et les organisations, pour qui
cette journée est celle de la bonne conscience « gayfriendly» ?
La visibilité de tout-e-s passe aussi par la multiplication des lieux et des
moyens : peut-on exister ailleurs que dans le Marais, chez Delarue ou une
fois par an dans la Marche des Fiertés ?
Créons nos espaces alternatifs non régis par la logique de la consommation
comme moyen d’exister, espaces non normés, où chacun-e peut être ce
qu’elle-il a envie d’être.
Dynamitons le mythe du « Bon Gay ».
Parce que nous ne sommes pas tous des gays-blancs-jeunes-urbains-à
fort-pouvoir-d’achat, et parce que nous ne sommes pas non plus des
êtres-en-souffrance-à-l’ombre-des-placards ! La charge des Tordu-e-s crée un
espace-temps, offert à l’expérimentation de tous les possibles.
L’égalité des droits pour les minorités, qu’elles soient numériques ou
symboliques, est un minimum ; nous ne deviendrons pas normal-e-s et
normé-e-s pour autant !
Ce que nous sommes : des a-normal-e-s, dégénéré-e-s. Et fièr-e-s de l’être.
Qui n’entendent pas se laisser intégrer à coups de forceps par la
république-universaliste qui conspue les revendications identitaires dont
les injustices de droit ont été le terreau.
Les mécanismes de discriminations, qu’ils soient sexistes, racistes,
lesbo-homophobes, transphobes, classistes, validistes, âgistes (impossible
d’être exhaustivE !) fonctionnent avec les mêmes ressorts et participent
d’un même système. Nous estimons que les luttes ne peuvent se substituer les
unes aux autres. Elles se complètent, se rejoignent et s’enrichissent. Les
hiérarchiser, considérer qu’il y a des luttes émancipatrices prioritaires,
et d’autres secondaires, c’est les diviser et être complice de ce système.
Nous sommes les forces du désordre
REVOLUTION DES TORDU-E-S
* L’hétéropatriarkkkpitalisme est un système politique qui régit une
organisation sociale inégalitaire fondée sur des divisions hiérarchisées
(homme/non homme, blanc/non blanc, hétéro/non hétéro, riche/non riche…).
