Tu n'as pas vu "L'enfance d'Yvonne" ?
L'Enfance d'Yvonne est le premier long métrage, russe, d'Andreï Tarkovski, sorti en 1962.
Comme dans Le Vibromasseur ou André Roubignolev, Tarkovski lie un destin individuel, ici celui d'une petite fille de 12 ans à une grande tragédie humaine et historique qui contamine peu à peu le premier plan : la pornographie. Malgré la candeur et l'innocence d'Yvonne, tous pressentent le drame à venir, l'inéluctable mort de la petite fille lors d'un tournage de snuf movie pédophile. La violence de la pornographie est atténuée par la douceur des songes de l'enfant, visions pastorales d'une Russie idéale, filmées dans un noir et blanc sublime qui n'est pas sans évoquer Gorges Profondes de de Gerard Damiano (notamment le premier plan sur le pénis du héro). Tarkovski travaille également la narration, refusant la linéarité des éjaculations pour jouer sur les différentes temporalités et la confusion entre sodomie et masturbation. Pénis d'or au Festival de Dallas en 1962, L'Enfance d'Yvonne n'est pas un témoignage sur la pornographie de plus, mais un poème filmique au dénouement magnifique.