Ca y'est ! Mon premier recueil de poésie est enfin sorti !
Merci à Nathalie Yot d'avoir servi de coursier. J'ai depuis hier soir, entre mes fébriles mimines, les premiers exemplaires de Poésie Portable et je suis très content de voir enfin sous forme de livre ces 107 poèmes rédigés au départ sur Facebook, et avec pour contrainte de ne pas dépasser la longueur admise d'un statut (qui à l'époque où j'ai commencé ce projet était limitée à 400 et quelques caractères). Environ 80 de ces poèmes ont effectivement été postés sur Facebook au fur et à mesure de leur rédaction, les autres étant entièrement inédits.
Merci à Yves Artufel, l'éditeur de Gros Textes, de m'avoir fait confiance et merci aussi à lui d'avoir fabriqué un aussi joli livre. Le papier est très bien choisi et l'impression de très bonne qualité, ce qui a son importance puisque ces poèmes sont ornés de 17 superbes illustrations de Laure Chiaradia.
Poésie portable compte au total 84 pages au format 14x21 et coûte 9 euros (+2 euros de frais de port). On peut le commander auprès de l'éditeur (Gros Textes - Fontfourane - 05380 Châteauroux-les-Alpes ; chèques à l’ordre de Gros Textes) ou bien auprès de l'auteur, si on souhaite recevoir un exemplaire dédicacé (Christophe Siébert - 30 rue de la république - 34550 Bessan ; chèques à l'ordre de Christophe Siébert).
Quelques extraits pour vous donner l'eau à la bouche :
33
j’ai été faire un tour dans l’ancienne année – à sept heures du soir – elle ressemble à la nouvelle à sept heures du matin
36
si je ne bande plus c’est à cause des trains – leurs flancs décorés de photos qui te la coupent mieux qu’un kilo de bromure – si je ne bande plus c’est à cause des cinq fruits et légumes par jour – si je ne bande plus c’est pas à cause de moi – c’est ce monde qui est un cadavre de vieille – mais heureusement il y a les trains de marchandise – et sur leurs flancs la poussière de toutes les gares d’europe – et sur leurs flancs les cendres vieilles de presque un siècle
37
(pour ma mère)
dégage sale pute c’est chez moi maintenant – cesse de faire craquer le sol les murs les portes – barre-toi connasse au cerveau pourri – je n’ai rien pardonné quand tu vivais encore – ça change rien pour moi que tu sois crevée – cette baraque qui puait le chien mort c’est la mienne à présent et l’odeur est partie – on n’y entendra plus mireille mathieu ni crier de douleur – disparais sale ordure à l’âme vérolée
42
rester coincé jusqu’au printemps dans ta chatte – hiberner tout au fond de ton cul doux et chaud – attendre de meilleurs jours pour sortir et quand les meilleurs jours sont là décider de rester tout au fond de ton trou – de ta tranquille caverne humide – toute une vie passée à se nourrir de cyprine et à vivre comme un gaston lagaffe avachi et relax
43
de toute façon – au pire – si tout ça devient insupportable – on pourra toujours se suicider – tout ce qu’il faudra faire c’est éviter de penser aux canards qui nous mangent dans la main – au soleil sur la flotte en hiver – à une bière bien fraîche
44
ah il est beau l’écrivain – la main pleine de merde – tout ça parce qu’il a voulu se torcher malgré une crise d’éternuements – ouais il est beau l’écrivain – coincé aux chiottes – une main tartinée de merde – et dans l’autre un bouquin de philippe djian
68
un jour je serai riche – je ne verrai plus le ciel qu’à travers des vitres – je ne connaîtrai plus la pluie sur mon front ni l’orangé du sodium ni mon ombre étirée sur les trottoirs humides – et j’aurais des regrets sans bien savoir lesquels
70
c’était l’époque où je ratais tout – l’époque où je me perdais tout le temps – je prenais toujours les mauvais trains – perdais tous mes amis – c’était l’époque où je dormais dans des cages d’escalier – où j’attendais des gens qui ne venaient jamais – c’était l’époque avant les téléphones portables – l’époque où les mots que je laissais sur les portes n’étaient pas lus davantage que mes lettres d’amour