pour y voire plus clair dans ce projet :
Le 11 mars 2011, un séisme d’une magnitude de 9,0 a été enregistré au large de l’île de
Honshū, sur la côte Pacifique du Japon, engendrant un tsunami qui a ravagé totalement ou
partiellement de nombreuses villes et zones portuaires. Ce tsunami fit vingt et un mille morts
ou disparus.
Quatre centrales nucléaires ont été particulièrement exposées à la violence du tremblement
de terre et au déferlement du tsunami. Des accidents majeurs se sont produits, notamment,
dans la centrale de Fukushima, si bien que le gouvernement japonais a déclaré l’état
d’urgence nucléaire. Des centaines de milliers d’habitants ont été contraints d’être
immédiatement déplacés.
Comment être solidaire d’un tel drame ? C’est la question que soulève le projet « Silk me
back ». Initié, au lendemain de la catastrophe, par Isabelle Moulin, et porté par l’association
Silk me back (association à but non lucratif, relevant de la loi du 1er juillet 1901), ce projet
trouve son origine dans les relations diplomatiques franco-japonaises nouées au XIXe siècle,
dont l’établissement coïncide avec une série de catastrophes biologiques survenues en
Europe, qui ont menacé la production de soieries. La ville de Lyon, notamment, a vu son
industrie mise en péril par l’apparition de maladies du ver à soie, la pébrine et la flacherie,
notamment. Dès 1855, la France est obligée d’importer 61 % de ses graines (oeufs de vers à
soie) ; en 1860, c’est près de 84 % de graines qu’elle fait venir du Japon, où les vers
résistent aux maladies européennes.
Parce que la ville de Lyon n’a pas oublié qu’elle doit au Japon d’avoir pu maintenir
l’exceptionnelle qualité de sa soierie, il paraissait légitime d’imaginer, en hommage à ces
échanges et comme soutien aux sinistrés, un événement solidaire autour de la soie qui
rappelle l’amitié qui nous unit à l’archipel.
L’association Silk me back a donc sollicité une vingtaine d’artistes, confirmés ou débutants,
qui ont accepté de créer un kimono en souvenir de la catastrophe du 11 mars 2011. Les
industries lyonnaises soutiennent le projet en fournissant, notamment, les soies nécessaires
à la réalisation des kimonos.
Aux côtés de Bucol (Holding Textile Hermès), partenaire de la première heure, le
musée des Tissus et la Fondation Bullukian ont souhaité, dès l’origine, s’associer à
cette démarche. Une sélection de quatorze kimonos sera donc présentée, un an
exactement après le séisme et le tsunami, au musée des Tissus (du 16 au 25 mars
2012), tandis que les artistes sélectionnés exposeront, parallèlement, une pièce de
leur choix à la Fondation Bullukian. Il sera ainsi possible de mesurer toute
l’implication des artistes dans la création d’un kimono, toute la distance qu’ils ont
prise, aussi, avec leur travail pour aborder la catastrophe.
La collection de kimonos, dans sa totalité, sera ensuite dispersée dans une vente aux
enchères organisée par Artcurial (Paris), et les bénéfices de la vente seront reversés à deux
associations, KnK Japon (Enfants sans frontières) et au Furusato Project, qui oeuvrent
auprès des enfants sinistrés, des victimes du tsunami, et les accompagnent dans leur
démarche de reconstruction.
Visite presse le 15 mars 2012 à 15h au musée des Tissus.
Exposition du 16 au 25 mars 2012 au musée des Tissus.
Exposition du 16 au 24 mars 2012 à la Fondation Bullukian.