ECSTATIC SUNSHINE (US, Carpark/Hoss)
JASON URICK (US, Thrill Jockey)
le
26/01 à 19h @ Stimultania (Strasbourg)
chronique de Ecstatic Sunshine - Freckle Wars (Carpark Records / Import)
dans Chronic'art : http://www.chronicart.com/musique/chronique.php?id=10161Carpark Records, affilié au Paw tracks des Animal Collective, est un joli label indé de Wahsington, tendance expérimentale pop ou électronique-a (Keith Fullerton Whitman). En voilà les trois dernières références.
Petite révélation que cet Electric Sunshine : Matthew Papich et Dustin Wong sont deux jeunes hommes-guitares de Baltimore, qui se tancent, se toisent, se répondent, jouent au ping-pong et font l'amour à coups de simples riffs électriques. Grâce à la simplicité du dispositif (deux grattes à hauts voltages et c'est marre), le duo fait preuve de trésors d'inventivité et d'énergie communicatives pour produire une musique purement instrumentale, hyper dynamique et mélodique, sèche et précise, qui prend l'auditeur par l'oreille et ne le lâche plus, en une sorte de coq à l'âne électrique ininterrompu, plein de surprise (petites touches afro, délires psychés, progressions et digressions). Rencontre (match ?) punk, erratique et extatique entre un John Fahey ado et sous amphètes (finger-picking à deux mille à l'heure) et une sorte de Mick Barr (guitariste prog-metal dans Orthrelm, Ocrilim, Octis, etc), le duo cite aussi Greg Ginn et Bruce Springsteen comme influences. Mais c'est un instant unique, où deux esprits et vingt doigts se mêlent.
dans Octopus : http://www.octopus-enligne.com/template.php?page=cd&css=cd&article=134Deux guitares pour conquérir le monde. Tels des John Fahey en culottes courtes, les deux têtes brûlées d'Ecstatic Sunshine revisitent en une demi-heure et douze furieuses cavalcades soniques un siècle de musique américaine, et passent la surf music et le rock'n'roll de papa à la rape à fromage de leurs riffs furieux. Résultat : Freckle Wars réussit cet impossible pari de vous faire remuer le popotin et hocher la tête frénétiquement sans la moindre note de batterie.
A peine âgés de quarante-cinq ans à eux deux, Matthew Papich et Dustin Wong alias Ecstatic Sunshine pourraient passer pour une énième mouture branchée de la formule power-duo en vogue depuis quelques temps – songez, dans des registres tout à fait différents, aux White Stripes, aux Yellow Swans ou à Afrirampo. Mais armés de leur seule six-cordes, nos deux acolytes se lancent dans un exercice plus périlleux que leurs prédécesseurs, puisque privés de tout appui rythmique. Précisément, tout semble ici organisé pour pallier l'absence de batterie par une série de stratagèmes, dont le premier est une énergie jubilatoire. Chacune des vignettes sonores qui composent cet album sont autant de gélules survitaminées, mêlant une inventivité jamais prise en défaut et un art du collage tout à fait surréaliste, à l'instar de "Pocket Knife" qui nous fait passer sans transition, dans une tornade de sons, d'une suite d'harmoniques rêveuses à un métal épileptique. Les deux guitaristes mêlent une virtuosité jamais pompeuse avec une fougue directement héritée du punk, assez proche de celle dégagée par leur acolytes Lightning Bolt. Comme chez ces derniers, l'humour et le second degré (écoutez "Ramonata" et ses virages à 180 degrés entre riffs métal et clins d'oeil rockabilly) sont toujours accompagnés d'une réelle franchise et d'un engagement total des musiciens, si bien que le côté potache des morceaux de ce Freckle Wars s'efface rapidement devant un pur sentiment d'extase juvénile. Terrassés par le bulldozer rythmique de cette paire de six-cordes, on comprend alors le fin mot de l'histoire : ces douze récits épiques d'aventures de bac à sable sont l'oeuvre de deux grands enfants en surconsommation de caféine.
Figure bien connue de la scène expérimentale de Baltimore, Jason Urick dit themoonstealingproject a toujours fait une très forte impression chez No Type avec ses soliloques ambiantes remplies d’éléments sonores intriguants. Il organise également divers événements tel que le festival once.twice.