Des dauphins qui devaient sans doute faire escale pour une nuit pas très loin de la baie d'Arcachon m'ont guéri de la vision du ver mutant qui macère en ce moment dans un tunnel des égouts de Los Angelès...
Ce monstre hideux et informe, à la chair rosâtre et vivante est un monstre des ténèbres dont la simple vision offre une connaissance toute particulière de certaines dangereuses et obscures facette de l'univers.
Mais cette connaissance à un prix.
Pour ne pas payer le prix du fruit de son image, et par là enfanter l'enfer, il faudra l'oublier.
La souffrance et la terreur qu'il inspire sont tellement contagieuses qu'elles s'accrochent à tout ce qui s'approche.. Elles traversent les murs, les ondes , elles passent dans les fils et reprennent leur forme en colonisant des endroits aussi insoupçonnés que la mémoire de ceux qui ont eu vent de l' existence de ce monstre...et cela pour tenter d'y prendre raçine et de ne faire plus qu'un avec leur corps et leur cerveau !!!
Pour se nourrir en attendant d'habiter par le souvenir de l'angoisse, ses prochains hôtes, ce ver mutant suce les murs poisseux et dégoulinants des sous-terrains humides où l'on retrouve des cadavres de rats et de crocodiles piégés et asphixiés dans l'infecte moiteurs des lieux où il croupit.
Il a fallu intervenir d'urgence, parce que sa vision contagieuse commençait en moi sa maléfique incubation... :
je n'ai pas pu faire autrement qu'appeler une intelligence supérieure à mon secours.
Oui, j'ai appelé:
" Au secours, aidez moi! qui que vous soyez, aidez moi !
Il veut me manger !!!!"
j'ai envoyé le plus loin possible cette prière mentale avec en pièce jointe l'image du monstre et celle de mon accablement le plus complet.
Et bien je vous le donne en mille, les seuls qui ont intercepté mon message de détresse grâce à leur ouïe sans égale et leur empathie phénoménale , sont des dauphins, qui, comme par hasard, devaient nager à quelques miles de la façade atlantique...j'aurai quand même pas pu envoyer ce message plus loin, il me semble...
(et loin de moi l'idée qu'il atterrirait dans la mer étant donné que j'avais bêtement visé le ciel...il avait toutes les chances de retomber sur un élevage de poulets en plein air...)
c'est surprenant, mais c'est comme ça...
Et donc, ils étaient cinq, à peu près, nageant sur le dos dans un endroit où il faisait encore clair ... lançant des vibrations que j'ai bien fini par entendre, qui ont résonné sur plusieurs centaines de kilomètres !! En y joignant par la même l'image salvatrice de leur présence rassurante.
Ces ultra-sons, ont littéralement éradiqué la vision de douleur et de dégout par laquelle le monstre essayait de faire son entrée dans l'interieur de mon cerveau.
Le combat aura duré en tout environ cinq minutes,où j'assistai à une disparition du ver qui continuait tant bien que mal à s'aggripper à ma mémoire à l'aide de ses milliers de tentacules visqueuses.
C'est comme ça que les puissants dauphins de la baie d'Arcachon m'ont sauvée de l'horrible ver mutant des égouts de Los Angeles.
la prochaine fois j'vous raconterai comment je n'ai pas pu sauver les salsifis charentais des ravages colériques d'un pain de sucre intersidéral.