Est-ce que tu as peur de tomber dans l'oubli Samuel,
je ne dis pas méprisé, c'est un sentiment qui te motive bien, je parle juste de l'oubli pur.
Non je m'en fous, c'est juste que j'ai besoin de challenge, et je trouve que marcher sur la tête des autres et faire plus de bruit que le voisin dans la société égotrippée où tout le monde veut être artiste, c'est un bon challenge : un peu comme envahir la Gaule du temps des romains, ou inventer la fusée en plein Moyen-Age.
Je crois que cette société vers laquelle on se dirige, la société du tout le monde artiste, du tout le monde égotrippé qui gère ses créations online au milieu du réseau globalisé, ça me fatigue, pourtant je défendais ce concept encore avec le sourire y a quelques années, mais finalement je le trouve horrible et carrément inhumain, le common creative et la musique libre c'est la pire invention depuis le nazisme. J'ai l'impression que ça enlève le peu de sens qui restait à la création et que ça nique "l'histoire".
Bien malin serait celui qui arriverait à me faire un historique objectif des dernières années... y a tout et rien en même temps, un magma d'ébullitions étouffées dans le bordel.
Un peu comme 100 personnes avec un parlophone dans une pièce de 30m².
Donc ouais j'ai raison de trouver dans tout ce système collectivement disneyland de créativité un vecteur d'abrutissement des masses, et surtout d'effacement des individualités au profit d'un groupe dont le champ d'action me parait cadenacé pour ne rien réaliser de tangible. Comme si on m'avait placé de force à la plaine de jeux avec des gosses que je verrai plus jamais ensuite de toute façon, un truc voué à l'oubli. Ca doit être ça le web 2.0.
Si tu veux exister, écris une chanson sur les chaussures dans la tête à Bush, ou le gosse à Rachida, ou le coup de boule à Zidane, ou buzz donc en insultant TTC et le bide de ce gros porc pédé de Tekilatex ou raconte ta vie à la ferme en rappant devant ta caméra DV sur dailymotion ou alors comme Vanessa qui raconte son procès pour harcèlement sexuel avec Xanopticon. Dans tous les cas, depuis l'avènement de toute cette merde, on parle plus du contenant que du contenu, et même dans l'utra underground souterrain et même ici même en fait.
C'est l'essence même du projet Pinpin la marionnette depuis début 2006. Tu prends le contenant, t'enlèves le contenu, ou en tout cas, tu lui prêtes peu d'importance, ce qui du coup le rend même quasi plus libre de toute contrainte. On peut même faire de la pop délabrée entre 2 pistes de montages autechriens, c'est ça l'underground du futur, je fais la danse des canards entre 2 bruits blancs.
Moi je dis juste qu'il faut passer à la suite, à autre chose, ce modèle me fait chier. Et donc je cherche. Ce qui est sûr c'est que la sub-culture à bon-papa, elle est dead.