Bonjour à tous,
je vais tenter d'éclairer un tant soit peu votre lanterne à propos de ce nouvel ovni sonore qu'est la Green Machine de Stupid Design.
Parlons tout d'abord du concept à l'origine de ce nouveau "synthétiseur". Tout est parti de deux constatations triviales:
1 J'ai toujours aimé utiliser les choses à contre emploi
2 J'ai souvent failli perdre mes deux tympans suite à de biens involontaires larsens.
Pourquoi ne pas pour une fois utiliser les larsens comme de véritables sources sonores?
J'ai donc développé un système permettant d'une part de GENERER et d'autre part de CONTROLER des micro-larsens. Par la suite, nous appellerons cela PFS pour Positive Feedback Synthesis. Ce qui se passe pendant un Larsen simulé en PFS est très simple, on prend un petit peu de ce qui sort d'un système d'amplification, puis on le réinjecte en entrée, le cycle se répète, et à chaque passage dans le système d'amplification le signal est multiplié par un coefficient propre à l'ampli, jusqu'à ce que la somme de ce qui sort soit égale au maximum de ce que l'ampli puisse techniquement cracher. A ce moment là l'ampli ne peut plus amplifier, il se contente de prendre la sortie et de la recracher indéfiniment... on arrive à la phase de "stabilité" du larsen.
La green Machine contient 4 sources distinctes PFS toutes identiques.
Techniquement, La PFS simule ce qui se passe quand un larsen se produit dans le cas d'un ampli repiquant un instrument. J'ai estimé bon d'ouvrir la boucle PFS au niveau de la simulation de source afin de pouvoir y insérer une source externe de notre choix.
Chacune des 4 tranches PFS se compose donc de:
_Un bouton (finition alu) correspondant au "gain" de l'ampli simulé
_Un bouton (bleu) correspondant à l' "impédance" de l'instrument simulé (potard de volume d'une guitare par exemple)
_Un bouton rouge correspondant en quelque sorte au "filtre équivalent" de l'instrument simulé (potard de tonalité d'une guitare par exemple)
_Un bouton injustement et fourbement siglé "Tone" permettant de régulé le pourcentage du signal que l'on souhaite réinjecter à l'entrée de l'ampli simulé. (pourrait correspondre à la distance du guitariste à l'ampli sur scène)
_D'une entrée externe correspondant à l'ouverture de la boucle (elle nécessite d'y insérer "quelque chose" afin d'initier la simulation de source). Le "quelque chose" peut être soit un instrument quelconque, soit un "patch" destiné à permettre la simulation de source (il existe plusieurs types de patchs vendus séparément, la Green Machine étant fournie avec 4 patches Alpha neutres).
Les quatre sorties PFS sont ensuite mélangées, puis traitées (boostées+filtrées) avant de sortir sur un unique Jack mono.
A NOTER que les 4 voix sont mélangées passivement, ce qui implique que les 4 tranches NE PEUVENT être mixées différentiellement (réglages des niveaux de sortie etc comme l'on aurait pu le faire avec une table de mix). Cela peut paraître rageant mais garantit surtout une grande "intermodularité" entre les 4 voix. Chacun des 4 signaux étant un "clone parfait" des trois autres, il luttent en quelque sorte pour s'exprimer. On aura donc pas exactement 4 sons bien distincts, mais un seul drone puissant ayant tour à tour les caractéristiques de chacune des 4 voix...
J'espère que pour le moment tout est clair.
Puisqu'à cet instant tout est bien trop simple, il y a encore une petite subtilité venant compliquer notre affaire et lui donner de la personnalité.
Il y a, cachées dans les entrailles de la bête, 4 sources lumineuses indépendantes, multicolores. Un micro-séquenceur leur injecte souffle de vie. Les sources lumineuses passent rythmiquement d'une couleur à l'autre dans une marche lente et impassible. Chacune des 4 sources peut être activée ou désactivée grâce à chacun des 4 interrupteurs situés à droite de la bête. Le fait de passer d'une couleur à une autre sera appelé "Mutation Chromatique". L'utilisateur ne peut influencer le cycle des mutations chromatiques. Elles sont fixées arbitrairement par défaut. On peut seulement décidé d'activer ou non une source.
_L'interrupteur du haut correspond à la source lumineuse greffée directement sur le circuit de la première tranche PFS.
_Le second interrupteur correspond à une source lumineuse greffée directement sur le circuit de la seconde tranche PFS. etc
Lorsqu'un des interrupteur est enclenché, la source lumineuse s'active, et chacune des mutations chromatiques successives demande beaucoup d'énergie, cette énergie sera pompée dans les ressource de la tranche PFS sur laquelle la source lumineuse est directement enracinée. Cela a pour effet "d'affamer" la tranche PFS le temps de la mutation, et permet ainsi de faire varier le niveau maximum d'amplification de la tranche PFS.
Cela serait encore trop simple si je n'avais pensé à ajouter un petit truc en plus.
La Green Machine est enfin dotée de 4 capteurs optiques, chacun actionné par un des interrupteur situé à gauche.
Le premier interrupteur situé en haut à gauche correspond au capteur optique greffé sur la première tranche PFS. Ce capteur optique est techniquement placé face à la source lumineuse de la première tranche PFS, ces deux entités formant alors un couple.
Chacun des capteurs optiques correspond techniquement à une extension du bouton "TONE".
Ainsi quand le capteur détecte la lumière générée par la source lumineuse, il va moduler le pourcentage de signal renvoyé en entrée de l'ampli simulé. Tout ça de façon synchrone avec les mutation chromatiques...
Dernière infos, chacun des couples "source lumineuse"/"capteur optique" n'est pas parfaitement optiquement isolé, ce qui ajoutent une touche de "synchronicité" au tout, chacune des sources influençant plus ou moins la globalités des capteurs actifs.
Voilà le concept.
Pratiquement, la Green Machine peut être utilisée:
_comme une source de bruit plus ou moins féroce et 100% autonome ***
_comme une table de mixage post apocalyptique**
_comme une espèce de mutant transgénique évoluant entre les deux premières catégories.
*** Pour être utilisé comme une source de bruit autonome ( noisebox ) la Green Machine nécessite l'utilisation de patches s'insérant dans chacune des entrées externes....
** Le son de votre source externe passe au travers de la tranche PFS tout en synchronisant les micro-larsens de la tranche en question. Le résultat est, suivant les réglages, un mélange peu subtil entre votre son d'origine totalement distordu et un larsen synchronisé sur les pics de ce même signal.
Merci d'avoir osé lire jusque là!
Pour plus de questions, je reste à votre écoute.
Cordialement,
Julien MILLOT