Gaetan, Claude et Vincent se sont rencontrés dans une petite ville de l'est de la France au lycée. Ils ont commencé à faire de la musique ensemble dans les années 90 autour du projet Tone Rec. Ils écoutaient beaucoup de rock, de noise, de l'expérimental mais aussi des choses plus abstraites, comme des trucs venus du japon. En 1998, ils créent le groupe Dat politics et créent une musique « glitch », « laptop » avec des agencements de sons les plus farfelus les uns que les autres, grâce à des logiciels comme Soundclub, Player Pro ou encore Mousing et de nombreux samplerss. Ainsi il sortiront une série de Lp sur différents labels comme Fat Cat, Tigerbeat6 ou leur album Villiger en 2000 sur A-Musik. Puis le trio lillois, a signé sur le label Chicks on Speed avec l’album Plugs Plus en 2002.Wow Twist, sixième album de DAT Politics et troisième sur Chicks On Speed, est amusant, post-moderne en diable, toujours aussi débile, mais c’est un album pour les fans : depuis les précédentes livraisons, la musique n’a pas beaucoup évolué et l’on se retrouve de fait à l’intérieur d’une spontanéité et d’une fraîcheur exhibées qui risquent de se transformer en cahier des charges. D’ici à ce que les gimmicks de la musique de DAT Politics se transforment en mécaniques bien huilées, il n’y a pas loin, d’où une relative déception devant cette musique qui risque d’user jusqu’à la corde de sa folie désormais bien réglée et qui pourrait bien devenir, alors, une sorte de sagesse au second degré. Vigilance, donc, pour DAT Politics, car sa formule ne provoque plus le même ébahissement, le même émerveillement qu’il y a cinq ans lorsqu’elle explosait au summum de sa dinguerie (je crois qu’il n’y avait pas d’autre mot à ce moment-là pour qualifier cette musique de déglingués). Nous voulons retrouver ce son booty débile et remarquablement intelligent à la fois que DAT Politics pratiquait sur Plugs Plus, ce son qui suait une digitalité sensuelle (et même érotique) et complètement frénétique, hystérique, enthousiasmante : une musique de fête au meilleur sens du terme, joyeuse et chaleureuse – voilà un bon slogan pour le prochain album.Ca n’empêche pas Wow Twist de livrer quelques morceaux bien troussés, comme What’s DAT ?, où la matière sonore passe du son punky-digital à un 8-bit réjouissant qui vient chercher Teamtendo sur son propre terrain, ou le répétitif Roll. Multipliant toujours les sons déviants (bruits de jack, nappes déconstruites en tuiles qui s’empilent les unes sur les autres et s’écroulent sur la tête de l’auditeur sans crier gare), le combo chante pratiquement sur tous les titres et amènent un esprit pop qui rafraîchit le punk binaire de leurs précédents albums (Fake Friend, Turn my brain off qui sample Plastic Bertrand, Wow Signal). DAT Politics tournent un peu en rond mais font ce petit pas en avant et de côté qui permet à Wow Twist d’échapper à la complète redite. Un album qui ne décevra pas les fans ; quant aux autres, il vaudra mieux commencer par les précédents livraisons du groupe, Plugs Plus en tête.