Bah t'as pas tort.
Quand j'ai commencé à 14 ans l'electro, je produisais à tour de bras, un rythme infini, et je voyais même pas comment il aurait été possible que je m'arrête un jour. Parfois, j'avais un down de 2,3 semaines, c'était dramatique, mais c'était pour mieux rebondir, bref la machine semblait invincible.
A 22, je suis arrivé à une espèce d'apogée, où techniquement et musicalement, j'étais ultra affuté, où j'étais en plus un auditeur averti, et où même en dehors de ça, je lisais et étudiais tout ce qui pouvait toucher à la musique electronique. Puis, finalement après cet amour inconditionel de la musique, il s'est suivi une lassitude progressive, la routine du quotidien, la vaisselle, trier le courier, vider les poubelles, une petite tringle entre la musique et moi et où chaque séance compo n'était qu'une lutte supplémentaire pour retrouver la passion originelle, où tous les 2 mois, je disais "j'arrête", puis un morceau sortait de nul part pour relancer l'espoir et l'envie.
Aujourd'hui à 28 ans, j'en suis juste à me dire que la musique me sert qu'à me rappeler une époque lointaine où j'avais un réel plaisir à en faire, j'en suis venu à parler de "post-musique", la musique comme souvenir de ce qu'était la musique, ou de ce qu'on croyait qu'elle aurait pu devenir, en entassant des montagnes de clichés emboîtés dans d'autres clichés plus grotesques, on finirait pas trouver une réponse là dedans, une réponse ou le prétexte final à l'abandon total de cette activité encombrante mentalement.