http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=44051"José Bové a été condamné à 18 000 euros d’amende ou bien à effectuer près de six mois de prison ferme s’il refuse de s’acquitter de la totalité de la somme. De lourdes peines ont aussi été prononcées à l’encontre de plusieurs faucheurs d’OGM par le tribunal de Toulouse. Ces verdicts sonnent comme des coups de semonce dans une France qui semblait prête à entendre les revendications des écologistes.
C’est d’ailleurs au moment où les grandes firmes productrices d’OGM commençaient à considérer la France comme une terre hostile et peu accueillante vis-à-vis de leurs productions transgéniques que ces verdicts retentissent comme des signes favorables en leur direction.
Cette condamnation est une victoire pour la firme américaine Monsanto. En effet, le plus grand producteur d’OGM, trop habitué à pourfendre les barrières juridiques et politiques, ne tolérait pas que les Français s’opposent à la progression du marché des plantes transgéniques, alors que la plupart des pays avaient fini par s’y soumettre.
Le gouvernement français a d’ailleurs reçu un communiqué en forme d’avertissement au cours du mois d’août 2008 : « Un pays qui laisse une poignée d’obscurantistes saccager sa recherche se prive de toutes les promesses de progrès que celle-ci porte pour le présent et pour l’avenir, et ce au détriment des citoyens et des consommateurs de ce pays ».
« Le progrès pour le présent et l’avenir » dans le langage Monsanto signifie que les sommes d’argent reversées aux régions, pour que les hommes politiques favorisent le développement des OGM, auraient pu disparaître si le gouvernement de Nicolas petit lapin qui pisse derrière la tente ne matait pas tous ces « obscurantistes » s’opposant au progrès génétiquement modifié.
Heureusement pour Monsanto, Pioneer et toutes les autres firmes de l’agroalimentaire qui promeuvent les bienfaits du génétiquement modifié, la justice française est en passe de faire passer le goût de la désobéissance civique aux faucheurs.
Le gouvernement joue en effet un double jeu sur la question des OGM et la bande à Copé qui est officiellement liée aux industriels et à la FNSEA n’est pas pour rien dans ces hésitations et ces revirements. Car la clause de sauvegarde imposée par Nicolas petit lapin qui pisse derrière la tente n’a pas empêché Monsanto de poursuivre les plantations de maïs MON 810 en France.
Preuve en est le dernier fauchage dans la Vienne par les amis de José Bové qui a vu la destruction le vendredi 15 août de parcelles de maïs MON 810. Monsanto serait-il au-dessus des lois, car le gouvernement avait pourtant interdit la dissémination de maïs 810 en plein champ ? Mais, malgré la clause de sauvegarde imposée par le président et le principe de précaution qui prévaut étant donné que l’inoffensivité des OGM reste encore à prouver, la préfecture de la Vienne a annoncé que le Maïs OGM, détruit par José Bové et les siens, était pourtant cultivé en toute légalité. Car le ministère de l’Agriculture participe avec la firme américaine Monsanto à des expérimentations sur le maïs MON 810, au risque de contaminer l’environnement.
Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie, s’agite beaucoup, raconte au Figaro qu’il est un papa concerné par le réchauffement climatique et qu’il passe derrière son fiston pour éteindre l’ordinateur. Quant à sa secrétaire d’Etat, Nathalie Kosciusko-Morizet, elle promet aux journalistes monts et merveilles, chante les louanges de l’écologie aux médias de gauche et casse du sucre sur les écologistes devant la presse de droite, et pendant ce temps Monsanto a le champ libre pour développer ses essais transgéniques et polliniser les terrains avoisinants.
Le gouvernement a appris l’art de donner le change à l’opinion populaire et permet ainsi à la firme américaine de s’installer progressivement sur les terres françaises.
Pour avoir alerté l’opinion publique sur les actions de Monsanto et l’hypocrisie de la politique française, José Bové risque de passer six mois ferme en prison. Confrontés à un « Etat schizophrénique », les faucheurs d’OGM n’ont pour seule défense que la sincérité de leur action qui consiste à refuser qu’une multinationale connue pour le développement de produits comme l’agent orange, les hormones de croissance bovines ou bien le PCB, puisse impunément polluer les cultures conventionnelles et biologiques, contaminer l’apiculture et les consommateurs que nous sommes.
Grâce à la résistance des faucheurs, 100 % des cultures OGM Monsanto auraient été détruites en France, a indiqué la multinationale. Mais à l’évidence, le gouvernement de Nicolas petit lapin qui pisse derrière la tente ne semble pas prêt à s’en réjouir, car José Bové devrait également être jugé au tribunal de Bordeaux pour avoir détruit 2 000 tonnes de Maïs OGM.
A n’en pas douter, la justice française favorisera une nouvelle fois le lobby industriel au détriment de la santé publique dont les avocats se font de plus en plus rares."