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« le: novembre 16, 2006, 13:40:30 pm »
3.Ils.
__ A l’aube du 3eme millénaire, aprés un siècle de production outrancière dans un but de profit exclusif, la communauté scientifique réussit à préoccuper la population aux questions naissantes de l’environnement. La population mondiale et le manque de nourriture ne cessait de croître à vitesse alarmante. Les cicatrices de la mondialisation affligeaient de traces indélébiles la surface et l’atmosphère du globe terrestre. Par de nombreux passages de témoins les scientifiques occupèrent le premier plan des médias pour communiquer leur message, le point de non retour était en vue, des mesures imminentes devaient être prises pour sauvegarder notre avenir direct. C’est ainsi que la classe politique dirigeante française se rapprocha de la communauté scientifique jusque là fermée sur elle même et ne communiquant pas avec le plus grand nombre par manque de vulgarisation de leur discours. Il fallait désormais oeuvrer pour l’établissement d’une charte internationnale des droits de la planête et surtout sur les devoirs des humains.
__ Les nouvelles avancées dans les techniques de communication et les nano-technologies se présentaient sous les meilleurs augures. Cependant notre naïveté de scientifiques accomplis nous a aveuglé croyant à un retournement du corpus politique et de son mode de fonctionnement, nous nous étions fait dominés comme des débutants, nous ne sommes pas rodés aux techniques de manipulation et nous avons voulu croire en une certaine idée de la condition humaine.
__ En 2001, de nouvelles lois sécuritaires vinrent durcir le régime démocratique français. Sur fond de terrorisme international, le plan vigipirate restreignait nos libertés de mouvement, un couvre feu total s’étendit à l’ensemble du territoire. Les pouvoirs des forces de police furent accrus. Ce climat de terreur s’instaurait sans susciter de réelles réactions de l’opinion publique. Le spectre de la peur du terrorisme internationnal permettait aux ministères de l’Intérieur et de la Pensée d’augmenter les présences policières, de créer de nouveaux fichiers croisés dès la première infraction au code civil ou au code pénal, également de ficher les éléments perturbateurs les plus jeunes depuis leur école élémentaire jusqu’à leur majorité et des les intégrer pour les cas les plus récalcitrants avec les allocataires des services sociaux dans les différents services à volonté réduite. Ces services allaient rapidement prendre forme de milices dévouées à la cause du gouvernement.
__ Durant ces années 2001 à 2005, le parti au pouvoir accentua les mesures de musèlement des masses, toujours sans vraiment de réaction de la part des milieux érudits, intellectuels, artistes et scientifiques. Effectivement le durcissement des attentas sur les USA, l’Espagne et le Royaume-Uni divisait l’opinion mondiale sur l’attitude à tenir face aux différents conflits qui embrasaient plusieurs parties du globe. Conflits d’ailleurs engendrés pour la plupart par l’élan colonialiste des Etats-Unis et ses préceptes consuméristes impérialistes. Divisant alors la vieille europe sur ses positions alors le voile de la xénophobie commençait à tomber. L’opinion publique française n’avait que des soubresauts de vie face au populisme démagogique du corp dirigeant. Le ministère de la Pensée créé en 2001 comme outil du ministère de l’Intérieur, reprenait la fonction du ministère de l’Information disparu en 1969. C’était un outil de contrôle devenu indispensable au ministère de l’Intérieur.
__ Il était étonnant de constater avec quelle facilité et rapidité l’endormissement des consciences avait dominé l’opinion publique. En l’espace des dix premières années du nouveau millénaire, le pouvoir en place avait assuré puissament son joug sans oppositions marquées. Quelques rares manifestations début 2000 et 2001 furent violemment réprimées par les brigades de rues, une police d’intervention musclée remplaçant les vieilles compagnies de sécurité.
__ En 2007 furent mises en application les procédures de pause des prisonniers. Force de constater que la politique de tolérance zéro rendit la position des prisons ingérables. Peu de temps avant avait germé l’idée des milices à volonté réduites, une des premières actions du ministère de la Pensée. Pour pallier aux manques de moyens alloués à l’administration pénitentiaire, un nouveau modéle carcéral fit son apparition progressivement. Traitement tout d’abord réservé aux prisonniers des quartiers haute securité avant de se généraliser sur l’ensemble des prisonniers dont les peines dépassaient un an d’emprisonnement. Autant dire qu’au dessus de ce seuil, la condamnation à mort indirecte était inévitable.
__ Ce nouveau traitement, la mise en pause était mal connu. Tout du moins c’est le mécanisme physiologique du réveil qui était encore aléatoire et surtout des dissonnances cellulaires apparaîssaient, au bout d’un an de coma régulé, le sujet avait réellement vieilli de cinq ans. Une atteinte aux libertés individuelles qui n’avait pas ennuyé le moins du monde le ministère de la Justice. Qui perfidement répondit que cela nous faisait gagner du temps sur la mort certaine des prisonniers. Pour les dirigeants cette méthode de mise à mort discrète représentait un nouvel écumoir social dont il s’arrangeait pleinement..
__ Evidemment les avantages d’une telle technique sont nombreux. Plus de soulèvement de prisonniers, plus d’évasions, une maintenance des prisonniers réduite au simple rôle d’observation et d’entretien des équipements techniques assurant le vie en état de pause des condamnés.Et une baisse totale des coûts. Car il n’y eu aucune campagne de réhabilitation des prisons comme l’avait laissé entendre le nouveau président élu en mai. Les prisonniers étaient stockés à l’horizontale dans les cellules à peines modifiées. Le nombre des couchettes était doublé ou triplé suivant le volume disponible dans la cellule. Tous les prisonniers étaient allongés, endormis contre leur volonté, les stygmates du renoncement effleurait les traits de leurs visages. Deux tuyaux émergeaient de leurs trachées, l’un pour la respiration et l’autre pour l’alimentation. Ils étaient reliés à un terminal disposé dans chaque cellule, eux-mêmes reliés à l’ordinateur central. Un tuyau raccordé à un té évacuait les urines et les selles des détenus par un circuit parallèle relié aux égouts. L’ordinateur central gérait d’un oeil froid et régulier les injections de nourriture liquide ainsi que la ventilation de chaque prisonnier. L’arsenal médical indispensable au suivi d’un patient dans les années quatre vingt dix se résumait aujourd’hui à quelques sondes, tuyaux et micro ordinateur. L’évolution des travaux sur les nano-technologies suivait son cours prévu par les statisticiens et la miniaturisation des ordinateurs et leur indépendance était chaque jour grandissant.
__ Les pratiques de delation chères à nos français reprennait de plus belle comme dans les pages les plus sombres de l’histoire. Ah valait-il mieux aller à l’usine en étant vidé de son âme plutôt que résister à cette opression.
__ En dix ans d’un tel régime, le schéma social français a explosé. Deux cent cinquante mille prisonniers en état de pause pré-léthale avec peu de possiblité de réveil sans séquelles. Deux millions de miliciens voués à surveiller chaque quartier, chaque rue, chaque immeuble avant de rapporter les moindres faits et gestes aux brigades de la rue qui se chargeaient d’emprisonner les opposants au régime qui auraient le malheur de se faire connaître ou remarquer. Ce nouveau sytème vous écartait pour toujours à la moindre erreur. L’administration occupait quatre vingt pour cent des activités économiques et sociales. L’état s’infiltrait dans les moindres organes de la nation. Les vingt pour cent restant représentaient l’activité de des entreprises privées, les sales besognes que le gouvernement voulait occulter aux yeux du monde.
__ Jusque dans votre cerveau pour anéantir votre volonté avec la création des ondes correctives. Dérivant de nos travaux sur l’application de nano-émetteurs et nano-récepteurs ainsi que des travaux militaires sur les nano-capteurs et nano-diffuseurs, le gouvernement avait monté ce groupe de recherche aprés l’élan environnemental quelque années auparavant. En poursuivant leurs délires mégalomanes, un groupscule d’une centaine de personnes pouvait se vanter de diriger cinquante millions de français. La population nationale ne cessait de baisser suite à l’éradication massive et discrète de milliers de gens. Faute de pouvoir proposer une politique digne de ce nom, la solution de notre gouvernement était de supprimer les couches de populations les plus gênantes et les plus défavorisées. Finit le charter retour pour l’enfer. Maintenant l’enfer est ici et tout de suite. Une dénonciation, une visite de la milice suivie de celle de la brigade des rues et vous étiez allongé sur une cellule froide et humide d’une des prisons de Cosmox sentant pénétrer la série de tubes nécéssaire à votre endormissement. Ce traitement étant réservé aux cas incontrôlables les plus difficiles à diriger. Pour la majeure partie de la population les ondes correctives suffisaient à calmer les consciences.
__ Le gouvernement était en perdition, ILS détenaient le pouvoir de nous asservir avant de nous anéantir. Une sentiment de tristesse profonde parcouru chimiquement mon être assombrissant mes perspectives d’avenir.